12 août 2016
Si la volonté du régime était de l’amener à reconsidérer sa position, à revoir ses sorties, le Gouvernement de Macky Sall n’en a pas fini avec l’inspecteur Ousmane Sonko. Le patron de Pastef est de plain-pied dans les tournées de sensibilisation en direction des échéances futures. En déplacement ce vendredi 12 août, sur invitation de « Beuss Dina Nieuw », d’Ousmane Ndoye, Ousmane Sonko se dit prêt, dans ce combat pour une autre façon de gouverner ce pays, à assumer toutes les conséquences qu’engendreraient ses révélations, y compris perdre son emploi.
« Moi, je suis prêt aujourd’hui, à perdre mon emploi pour ce combat », a-t-il déclaré. Et l’inspecteur des Impôts de poursuivre par rapport au sens de son combat : « On a du gaz, on l’a vendu. On a des mines, on les a vendus. On a une jeunesse qui veut travailler. Si les jeunes prennent des pirogues (pour aller en Europe), à mon avis, c’est parce qu’ils ont cette volonté de travailler ».
« Un leader politique, ce qu’on attend de lui, c’est d’abord d’avoir une vision pour son pays, ensuite du courage et une volonté de bien faire »
Pour lui, le mal du Sénégal, ce sont les dirigeants étatiques et politiques, qui ne jouent pas leur rôle ou ne le connaissent même pas. « On a tout sauf un leadership politique qui doit se mettre dans la tête qu’il ne doit travailler que pour l’intérêt exclusif de la population. Et tant que la question n’est pas abordée sous cet angle, le Sénégal ne se développera pas », soutient-il.
Fustigeant toujours la gestion des affaires publiques et le comportement des nos dirigeants, il ajoute : « Un leader politique, son rôle, ce n’est pas de financer des gens. Barack Obama, candidat jusqu’à devenir président de la république des Etats-Unis, ne l’a jamais fait. Il n’ose pas d’ailleurs le faire. S’il l’avait fait, c’est à la justice de son pays qu’il aurait affaire. Un leader politique, ce qu’on attend de lui, c’est d’abord d’avoir une vision pour son pays, ensuite du courage et une volonté de bien faire. Faire en sorte que les Sénégalais puissent penser qu’avec son avènement, les choses iront pour le mieux ».
« La transhumance fait partie de nos problèmes politiques du moment ».
Face à son auditoire, le leader de PASTEF a dénoncé encore une fois la transhumance, qui pour lui, est l’un des maux qui gangrènent le Sénégal. « Nous voulons aujourd’hui combattre pour changer le Sénégal. Si on se bat jusqu’à obtenir le pouvoir, ma conviction, est que, c’est la même équipe qui a conquis le pouvoir, qui doit gérer. Je ne suis pas pour qu’après la conquête du pouvoir, que l’on fasse appel à des gens que le peuple a vomis; des transhumants ou des technocrates. Ce n’est pas bon. Ma conviction est que ceux qui ont sillonné le Sénégal (ensemble, avec un programme) jusqu’à se faire élire, doivent gouverner. Et s’il y a des sanctions, ce sont ces derniers que les Sénégalais doivent sanctionner. La transhumance fait partie de nos problèmes politiques du moment », a déclaré Ousmane Sonko, venu répondre à l’invitation de « Beuss Dina Nieuw », dans le cadre des prochaines alliances en direction des élections législatives de 2017.
Madou MBODJI (Jotay.net)