La directrice du Fonds monétaire international (FMI), la Française Christine Lagarde, a officiellement annoncé, vendredi 22 janvier, sa candidature à un deuxième mandat à la tête de l’institution.
« Oui, je suis candidate pour un deuxième mandat, a-t-elle affirmé sur France 2. J’ai eu l’honneur de recevoir dès le début de la procédure des soutiens de la France, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, de la Chine, de la Corée [du Sud]. »
Pas de concurrent déclaré
L’ancienne ministre de l’économie de Nicolas Sarkozy a été élue en 2011 aux dépens du gouverneur de la banque centrale du Mexique, Agustin Carstens, pour remplacer Dominique Strauss-Kahn, emporté par le scandale du Sofitel de New York. Son mandat expire le 5 juillet. Au lendemain de l’ouverture du processus de désignation par l’institution financière, aucun concurrent n’a pour l’heure émergé face à elle.
Aux termes d’une règle tacite, les Européens désignent un des leurs à la tête du FMI tandis que les Américains se réservent la présidence de la Banque mondiale. Vendredi, Christine Lagarde a rappelé que les Etats-Unis avaient l’habitude de communiquer leur position à la fin du processus de désignation. Elle a toutefois cité de récents soutiens exprimés au sein de l’administration du président Barack Obama :
« Les propos du vice-président [Joe Biden] l’autre jour dans son intervention publique étaient extrêmement élogieux et presque embarrassants, et le secrétaire d’Etat au Trésor [Jack Lew] a dit espérer continuer à travailler avec moi. Je pense qu’il est difficile pour les Etats-Unis de faire beaucoup plus à ce stade. »
Poursuites judiciaires
Un élément pourrait tout de même handicaper la candidature de Christine Lagarde. Elle a en effet été renvoyée en décembre devant la Cour de justice de la République pour l’arbitrage Tapie, une décision contre laquelle elle a aussitôt décidé de former un recours auprès de la Cour de cassation.
Sur France 2, l’ancienne ministre de l’économie a assuré avoir agi, dans cette affaire, « dans l’intérêt de l’Etat, conformément à la loi ». « J’ai ma conscience pour moi. J’espère que la justice, au terme de la procédure, aussi longue et pénible qu’elle soit, en conviendra », a-t-elle ajouté.
Le conseil d’administration du FMI lui a renouvelé sa confiance en décembre, et le gouvernement français a estimé que son maintien à la tête du Fonds ne posait pas de problème, dans la mesure où elle est présumée innocente. « La France a toute confiance en Mme Lagarde », a déclaré Manuel Valls cette semaine.