Par AFP | AFP
L’Iran et la Chine ont décidé de renforcer leurs relations économiques avec l’ambition de les porter à un niveau de 600 milliards de dollars, a déclaré samedi le président iranien Hassan Rohani à Téhéran où son homologue chinois était en visite officielle.
La visite de Xi Jinping, la première d’un président chinois en Iran depuis 14 ans, intervient une semaine après le début de la mise en oeuvre de l’accord nucléaire conclu entre l’Iran et les grandes puissances, dont la Chine, qui prévoit la levée d’une partie des sanctions internationales contre Téhéran.
Ces dernières années, la Chine, important partenaire de l’Iran, a maintenu des liens économiques étroits avec Téhéran mais la fin des sanctions va permettre de donner un coup de fouet à ces relations.
Les deux pays « se sont engagés à mener des négociations pour la signature d’un accord de coopération élargie sur 25 ans » et « de coopérer et avoir des investissements réciproques dans les différents domaines, notamment les transports, les ports, l’énergie, l’industrie et les services », selon un communiqué commun.
Selon le texte, la Chine envisage aussi des « investissements et des financements dans les industries de l’énergie en Iran ».
Lors d’une conférence de presse avec M. Xi, le président iranien a indiqué que les deux responsables avaient évoqué le projet de « porter le niveau des relations (économiques, ndlr) à un niveau de 600 milliards de dollars dans dix ans ».
Les échanges économiques entre les deux pays s’élevaient en 2014 à 52 milliards de dollars.
Selon les médias iraniens, 36% du commerce extérieur de l’Iran s’effectue avec la Chine, premier client du pétrole iranien.
Au total, dix-sept documents, notamment pour la coopération dans le domaine nucléaire, ont été signés lors de cette visite.
« La visite du président chinois est historique et aujourd’hui une nouvelle page s’ouvre dans les relations entre les deux pays », a déclaré M. Rohani.
« Nous avons une large entente dans tous les domaines, les relations bilatérales, les questions régionales et internationales, et nous avons décidé de construire des relations sur la base d’une partenariat (…) stratégique », a déclaré de son côté le président chinois.
Sur le plan diplomatique, « la Chine a salué le rôle constructif de l’Iran dans la lutte contre le terrorisme et en faveur du maintien de la paix et de la stabilité dans la région », selon le communiqué commun.
L’Iran chiite est le principal soutien du régime du président syrien Bachar al-Assad et s’oppose sur toutes les crises régionales, notamment la Syrie, l’Irak, le Yémen ou encore Bahreïn, à l’Arabie saoudite sunnite.
Accompagné par trois vice-Premier ministres et six ministres, le président chinois a également emmené avec lui une importante délégation économique.
Il a rencontré samedi soir le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, qui a rappelé que Téhéran « n’oubliera jamais » le soutien de la Chine à l’Iran alors isolé par les sanctions internationales.
« La République islamique d’Iran a toujours cherché à avoir des relations avec des pays fiables et indépendants comme la Chine », a indiqué le guide suprême, selon son site internet.
« Les Occidentaux n’ont jamais été capables de gagner la confiance de la nation iranienne », a-t-il poursuivi.
Jeudi en Egypte, dans le cadre d’une tournée régionale, Xi Jinping avait promis une enveloppe de 55 milliards de dollars en prêts et investissements pour le Moyen-Orient, où la Chine veut également renforcer sa présence économique.
En Arabie saoudite, où le président chinois a entamé sa tournée régionale, M. Xi a inauguré mercredi avec le roi Salmane une raffinerie construite en partenariat entre les deux pays.
Le royaume saoudien est le plus gros fournisseur de pétrole de la Chine.