Par Crispian Balmer | Reuters –
ROME (Reuters) – Les Etats-Unis ne pourront pas résoudre les problèmes au Proche-Orient sans l’aide de l’Iran et devraient renoncer à leur position « hostile » envers Téhéran, a déclaré mercredi le président iranien.
Pour sa première visite officielle en Europe, Hassan Rohani en a profité pour s’en prendre aussi à l’Arabie saoudite, grand rival de l’Iran dans la région du Golfe, affirmant que sa campagne militaire menée au Yémen était un échec.
Le président Rohani, qui effectue une visite de quatre jours en Italieet en France, est très attendu par les milieux d’affaires après la levée des sanctions internationales contre le pays il y a près de deux semaines en échange de l’encadrement des activités nucléaires de la République islamique.
Certaines sanctions restent toutefois en place, les Etats-Unis accusant l’Iran de financer ce qu’ils considèrent comme des groupes terroristes.
« Il est possible que l’Iran et les Etats-Unis aient des relations amicales. Mais la clé est entre les mains de Washington, non dans celles de Téhéran », a déclaré Hassan Rohani lors d’une conférence de presse à Rome, disant qu’il serait heureux de voir des entrepreneurs américains en Iran.
« Je voudrais voir les Américains mettre de côté leur hostilité et choisir une autre voie, mais, à l’intérieur des Etats-Unis, il y a quelques problèmes, il n’y a pas de voix unifiée », a déclaré Hassan Rohani, affirmant que le « lobby sioniste » était « très influent ».
Le président iranien a également rejeté les critiques de plusieurs pays occidentaux qui accusent l’Iran de financer divers groupes islamistes qu’ils considèrent comme des organisations terroristes.
« Il est clair que l’Iran est un pays opposé au terrorisme et un pays qui combat le terrorisme », a déclaré Hassan Rohani.
« Les Etats-Unis savent très bien que quand il s’agit de questions régionales importantes, ils ne peuvent rien faire sans l’influence ou la parole de l’Iran », a déclaré le président iranien qui s’exprimait via un interprète.
L’Iran chiite est le grand allié de la Syrie de Bachar al Assad dans la région. Les pays occidentaux soutiennent surtout l’opposition syrien sunnite, mais ils sont unis avec Téhéran contre l’Etat islamique.
Ryad et Téhéran ont rompu leurs relations diplomatiques après l’exécution par l’Arabie saoudite le 2 janvier dernier d’un important dignitaire chiite. Rohani a accusé l’Arabie saoudite d’agir sous l’effet de la frustration.
« Elle est en colère en raison de ses échecs », a-t-il dit. « L’Arabie saoudite bombarde la population appauvrie du Yémen depuis dix mois et n’a rien réalisé. Elle n’a pas eu la victoire et est haïe plus que jamais par le peuple yéménite. »
(Crispian Balmer; Danielle Rouquié pour le service français)