Par Véronique GaymardPublié le 10-03-2016
Le procureur de Sao Paolo soupçonne l’ancien président Lula d’avoir dissimulé la propriété d’un luxueux appartement dans la ville de Guaruja, ce que Lula dément, indique O Globo. Dans un document de 192 pages, Lula est accusé d’avoir occulté la propriété de cet appartement d’un immeuble construit par le groupe OAS, lui-même mis en cause dans le vaste scandale de corruption de Petrobras.
En plus de Lula, plusieurs autres personnes sont mises en cause : sa femme Marisa Letícia, un de ses deux fils, les anciens dirigeants de l’entreprise OAS et l’ancien président de Bancoop.
« Lula doit assumer ses responsabilités », estime Estadão
Pour l’éditorialiste d’Estadão, Lula porte une responsabilité dans les tensions entre pro et anti-gouvernement. « Il a préféré se poser en victime des ennemis du peuple » écrit-il, « en appelant les pro-PT (Parti des Travailleurs) à sortir dans la rue pour défendre la démocratie », en fait pour éviter que le Lava Jato, le lavage rapide, du nom de l’opération anti-corruption contre Petrobras, ne lui casse les reins.
Lula pourrait du coup rentrer au gouvernement pour obtenir une immunité judiciaire, mais il devrait au contraire prendre ses responsabilités, assène l’éditorialiste. Une manifestation interdite par le gouverneur de Sao Paolo Geraldo Alckmin, ce qu’approuve l’éditorialiste. Car les réactions au « Lava Jato » polarisent le pays et créent un climat de violence, renchéritCarta Capital, et la réaction de Lula ravive les tensions.
Au Pérou, la justice électorale a écarté hier deux candidats du scrutin présidentiel prévu le 10 avril 2016
C’est un véritable séisme politique titre le journal mexicain Milenio. En écartant le numéro deux dans les sondages, Julio Guzman et le milliardaire César Acuña, à 32 jours du premier tour des élections présidentielles, c’est un véritable boulevard qui s’ouvre pour la favorite de droite Keiko Fujimori, s’inquiète Milenio, car Guzman était son rival le plus important.
Un député américain, Ed Royce, président du Comité des Affaires étrangères de la chambre des représentants aux Etats-Unis lui aussi se dit inquiet de la décision de la justice électorale péruvienne, dans les colonnes d’El Comercio. « C’est à la volonté populaire de décider qui gouvernera le Pérou, ce n’est pas à un tribunal électoral par une décision à trois contre deux » a déclaré le député américain.
La signature des accords de paix entre le gouvernement colombien et la guérilla des Farc ne se fera pas le 23 mars 2016
C’est ce qu’a annoncé hier le président Juan Manuel Santos ce mercredi : «On avait fixé la fin des négociations au 23, mais si nous devons reporter de quelques semaines la signature de l’accord, je suis prêt à le faire, car je ne vais pas signer un mauvais accord, simplement pour maintenir une date. Et après, nous commencerons la construction de la paix et je suis content de savoir que les gens y pensent déjà. Parce que je vais avoir besoin de tous, pour gérer le post conflit et parvenir à la paix », rapporte Semana.
Selon El Colombiano, l’annonce du report de la date de signature des accords de paix signifierait qu’il reste encore des points importants de discorde. De cette façon, estime un analyste du conflit, Juan Carlos Ortega, cité dans le quotidien, le chef de l’Etat cherche non seulement à arriver à un consensus sur les points qui restent à négocier, mais aussi à laisser un espace de discussion avant la ratification. Le journal rappelle que ce ne serait pas la première fois qu’une date serait reportée pour la signature des accords. Dès l’ouverture des négociations en novembre 2012, Santos s’était donné un an, une échéance reportée plusieurs fois. Mais selon un autre expert, le report de cette date pourrait avoir l’effet inverse et générer une crise de confiance dans ce processus de paix.
Et c’est en Colombie, à Bogotá que les Rolling Stones font ce soir leur premier concert de leur tournée latino-américaine Olé
Bogotá est à nouveau fréquentable, après des années de violence, se félicite El Tiempo. Même si les habitants se plaignent qu’il y a trop de spectacles à voir, cette offre prolifique montre que Bogotá est bien plus que les crises sociales et politiques, c’est une véritable scène de théâtre, de spectacles et de concerts.
Semana revient sur la légende du rock et sur les mythes qui circulent à propos de ses tournées, comme la rumeur d’un concert supposé que le groupe aurait fait pour Pablo Escobar dans les années 80. Le stade du Campín est prêt pour l’accueillir ce soir assure El Espectador, 80 000 personnes sont attendues, « le grand soir est enfin arrivé » se réjouit la radio RCN.
Au Paraguay, un français établi depuis plus de 30 ans dans ce pays d’Amérique du Sud a été assassiné mardi à la frontière du Brésil
Xavier Desalbres, 71 ans, originaire de Bayonne, « s’était installé depuis le début des années 80 au Paraguay où il cultivait des plantes aromatiques pour la parfumerie française et l’industrie d’Aquitaine », a expliqué son neveu Rémi Desalbres. Alors qu’il sortait de sa voiture devant le portail de sa ferme située près de la frontière brésilienne, un homme l’a abattu à bout portant, sous les yeux de l’un de ses fils âgé de 19 ans qui l’accompagnait, rapporte Ultima Hora.
Xavier Desalbres avait reçu des menaces et s’était installé côté brésilien à Ponta Pora. Il avait même dû fermer en 2014 une école guarani qu’il avait créée avec sa femme en 2000. Cet assassinat s’est produit dans une région en proie au trafic de drogue, où règnent l’impunité et la corruption.