17 mars 2016
Au Brésil, la corruption gangrène les affaires politiques. Les partisans et les adversaires de l’ancien président brésilien « Lula » se sont affrontés devant le palais présidentiel à Brasilia où il devait prendre ses fonctions au gouvernement. Lula a été inculpé la semaine dernière pour blanchiment d’argent et de fraude.
Un enregistrement avec la présidente Dilma Rousseff montre que cette nomination devait l’aider à échapper à la justice. Ce jeudi soir, les députés ont donné le coup d’envoi du processus de destitution de la présidente.
La colère
Des manifestations d’indignation ont éclaté hier au soir un peu partout après la diffusion d’une écoute judiciaire embarrassante pour Dilma Rousseff et son mentor politique, Lula. Le juge fédéral Sergio Moro, chargé de l’enquête sur le scandale de corruption Petrobras, a rendu public l’enregistrement d’une conversation téléphonique entre la présidente brésilienne et l’ex-chef de l’Etat.
La conversation a eu lieu peu après l’entrée de ce dernier au gouvernement à la mi-journée. On peut y entendre Dilma Rousseff qui informe son prédécesseur qu’elle va lui faire parvenir rapidement son décret de nomination. Le but ? Lui éviter des ennuis avec la justice. « Ne t’en sers qu’en cas de nécessité », lui dit-elle.
Un bouclier
Un élément embarrassant utilisé ce soir par les opposants à la présidente comme la preuve que l’un des objectifs de l’arrivée de Lula au sein de l’exécutif était de le protéger contre un éventuel placement en détention imminent dans le cadre de l’affaire Petrobras.
Dans d’autres écoutes téléphoniques, Lula dit s’attendre à une opération de la police lundi prochain à son domicile de Sao Paulo. Mais une fois ministre, il bénéficie d’un statut privilégié lui nermettant de ne pas répondre de ses actes devant la justice du pays.
Une affaire qui pourrait bien coûter cher à la présidente Dilma Rousseff. Des milliers de personnes sont attendues ce soir dans les rues du pays pour réclamer une nouvelle fois sa démission.