IL ACHÈTE 5% DU GROUPE BDK FINANCIAL GROUP ET EN DEVIENT LE PRÉSIDENT : Alfredo Sáenz Abad, l’autre mystère de la Banque de Dakar

Alfredo Sáenz ABAD - © Malick MBOW
Alfredo Sáenz ABAD – © Malick MBOW

a cédé 5% du capital de BDK Financial, qui contrôle la Banque de Dakar, à son compatriote Alfredo Sáenz Abad. Ce dernier a d’ailleurs été porté à la présidence du fonds. Comme Cortina, Abad traîne pourtant un lourd passif judiciaire dans le milieu…bancaire

Libération révélait que la Banque de Dakar (BDK) était contrôlée par la BDK Financial Group, un fonds logé au Luxembourg, et dont l’actionnaire principal est le milliardaire espagnol Alberto Cortina.

Selon nos informations, un autre personnage sulfureux a fait son entrée dans le capital de la banque après avoir acquis des parts à BDK Financial Group. Il s’agit de l’homme d’affaires espagnol Alfredo Sáenz Abad. Des sources autorisées renseignent que le 8 mars dernier, Alberto Cortina lui a cédé 5% du capital de BDK Financial. Un mystère total entoure cette transaction mais dès qu’elle a été effective, Alfredo Sáenz Abad a été nommé président exécutif de BDK Financial Group. Un autre actionnaire qui conforte encore toutes les interrogations autour de la Banque de Dakar.
En 2009, Sáenz avait été condamné à une peine ferme – qui n’avait pas été appliquée – dans le cadre de l’affaire Banesto du nom de cette banque qu’il dirigeait et qui était au cœur d’un énorme scandale financier. La Cour suprême a confirmé cette condamnation en 2011. C’est dire… Outre Cortina et Alfredo Saenz, on retrouve dans l’actionnariat de BDK Financial group, Alberto Alcocer – cousin et partenaire en affaires de Cortina – Blas Herrero, patron de Kiss FM, César Álvarez et le vénézuélien Alejandro Betancourt, entre autres.
Comme nous l’écrivions dans notre dernière livraison, Alberto Cortina et son cousin Alberto Alcocer ont été épinglés dans les «Panama papers». Ils ont requis les services du cabinet panaméen Mossack Fonseca pour créer une société offshore démultipliée en plusieurs autres entreprises grâce à l’ingéniosité de leur gestionnaire de patrimoine Arturo Fassana.
Dans un premier temps, les deux cousins ont monté la société Swiss Shipping logée aux Iles vierges britanniques. A partir de cette entité, ils créeront plusieurs autres entreprises à travers des prises de participations aussi complexes que nébuleuses. On peut citer, à ce titre, Percacer SA, Nothxroft Trading, Dorset Group, Monte Esperanza et Monte Toledo. Le même procédé a permis aux «Albertos» de monter Alcor Holding qui, selon les documents consultés par Libération, a été logée aux Iles caïman, un autre paradis fiscal.
Pourtant, ces nouvelles découvertes ne sont pas surprenantes et pour cause. En effet, Alberto Cortina contrôle la Banque de Dakar à partir de BDK Financial, logée au Luxembourg – un paradis fiscal – au 11 avenue de la Porte Neuve. BDK a été créée le 19 mai 2014 sous le numéro B187018. C’est-à-dire un mois avant la naissance sur le papier de la BDK, société anonyme créée le 5 juin 2014, avec comme gérant Vasco Pinto Machado Duarté Silva qui a pris la place de Mamadou Seck, démissionnaire.
Pour l’histoire, Cortina avait été condamné, en même temps que son… cousin, dans une affaire de faux et d’escroquerie impliquant la société Urbanor SA qu’ils dirigeaient à l’époque. Cette entreprise, qui disposait d’un terrain à Madrid, l’avait vendu au Kuwait Investment Office qui avait alors mis à sa disposition plusieurs actions détenues à la Banque centrale espagnole. Il se trouve que plusieurs actionnaires d’Urbano avaient porté plainte après avoir découvert plusieurs irrégularités dans la transaction. Cortina et son cousin avaient été condamnés en deuxième instance. Et plus récemment, le recours qu’ils ont introduit devant la Cour européenne des droits de l’homme a été déclaré irrecevable.

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