Quelque soit le problème posé par son adversaire, Andy le malin trouve la solution en ce moment. Et face à Djokovic en finale de Roland-Garros ?
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En suivant la demi-finale Andy Murray-Stan Wawrinka, j’ai encore une fois été épaté par la justesse du jeu de l’Ecossais. Murray est assurément le meilleur tacticien du circuit et finalement, ce n’est pas illogique de le voir briller sur terre battue, là où la construction des points est la plus prégnante.
« Wawrinka n’est pas dans un grand jour », ai-je entendu dans les allées de Roland-Garros. Mouais… J’ai surtout le sentiment que c’est la cuisine made in Scotland qui a mis la tête du Suisse à l’envers. Murray, varie, retourne long, offre rarement la même balle à son adversaire et son toucher en or massif lui permet de distiller des amorties à tout moment. Et comme il sert de mieux en mieux et tient le choc physiquement, le cocktail est détonnant.
Le Britannique, qui s’est si longtemps mieux exprimé sur des surfaces rapides, a finalement trouvé cette année à Roland-Garros, avec cette terre battue lourde, un parfait terrain d’expression (quel sens du lob, notamment !). D’où la question: ce Murray 2012, désormais au moins finaliste des quatre tournois du Grand Chelem -nombre de très grands champions ne peuvent pas s’en prévaloir- sera-t-il de taille pour empêcher Novak Djokovic de remporter enfin le seul grand tournoi qui manque à son palmarès et signer son Grand Chelem à cheval sur deux saisons ?
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Après les lézardes apparues dans la tête du Serbe l’an passé contre Stan Wawrinka, alors qu’il s’avançait en grand favori pour le titre, cette finale 2016 est magnifiquement ouverte et devrait accoucher d’un bras de fer dont on se souviendra. Djokovic demeure intrinsèquement plus fort que Murray mais les données de ce remake de la finale de l’Open d’Australie 2016 – preuve que ces deux-là sont bien les deux meilleurs joueurs du moment- sont totalement rééquilibrées par le contexte : terre battue humide; pression sur les épaules du Serbe; l’Ecossais, joueur le plus régulier de la saison sur terre battue; victoire du Britannique sur le numéro un mondial lors de leur précédent affrontement sur cette surface, à Rome.
Allez, un petit clin d’oeil de l’histoire pour finir (mais qui ne présage de rien du tout évidemment, c’est juste pour sourire). Dimanche, c’est le magnifique Adriano Panatta qui remettra le trophée au vainqueur. L’Italien, vainqueur à Roland-Garros en 1976, avait, comme Murray, remporté le titre à Rome cette année-là. Mais surtout, il avait construit ses succès grâce à son sens aiguisé de l’amortie. Dans ce domaine, l’Ecossais n’est pas en reste. Ce serait un joli passage de témoin entre ses deux « mains » magnifiques.
Photo – AFP