Roch Marc Christian Kaboré – © Malick MBOW
Le président du Faso, Roch Kaboré, a fait de nouvelles révélations sur des malversations commises par l’ancien Premier ministre Yacouba Isaac Zida sous la transition lors d’une rencontre, samedi 4 juin 2016, à Dakar, avec la communauté burkinabé au Sénégal.
Cette rencontre a eu lieu en marge du 49ème sommet des Chefs d’Etat de la CEDEAO. Selon les informations de Libération, M. Kaboré a révélé que le Général Zida, alors Lieutenant-colonel, a fermé les comptes de la présidence après les quelques 3 semaines que ce dernier a passées à Kossyam. Mais, révèle le Président du Faso, «le jour-même de l’investiture du Président Kafando, ces comptes ont été
fermés par lui [Zida, NDLR] pour rouvrir un autre compte.»
«Je dis mais, le compte qui est rouvert, l’argent est où ?», se demande le nouveau maître de Kossyam.
«Mieux, cet argent est dépensé pendant qu’il [Zida, NDLR] est au premier ministère», révèle M. Kaboré qui, en aucun moment n’a mentionné le nom de Michel Kafando, qui occupait Kossyam au moment de ces malversations attribuées à Zida. Le Président du Faso a également expliqué comment cela se faisait. A l’entendre, Zida faisait des chèques à la présidence avec la complicité du responsable des finances, en l’occurrence le DAF, et aussi le chef de cabinet militaire. «Quelqu’un va prendre l’argent à la banque avec un sac et va le déposer au premier ministère», dit Roch Kaboré.
A l’en croire, il y a également eu de grosses malversations à la primature (alors dirigée par Zida) dont les frais de mission faramineux et injustifiés ont récemment fait le tour des réseaux sociaux. «Sur un compte qui est chargé de la communication qui était de 200 millions budgétisés, c’est un milliard cent millions qui sont sortis», explique-t-il.
Pour le Président du Faso, on ne peut pas dire que c’était la transition et faire du ‘’mouta mouta’’, faisant allusion à du copinage au sommet de l’Etat. Il soutient qu’il ne s’agit pas de chercher, en particulier, des problèmes à quelqu’un.
Pour lui, il faut que la lumière soit faite. «On a dit plus rien ne sera comme avant. Si nous lui disons de rendre compte, c’est parce que nous sommes prêts à rendre compte quand nous ne serons pas aux affaires», a-t-il conclu.