LE MONDE | 24.07.
François Fillon (Les Républicains, LR), l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy, estime dans le Journal du dimanche du 24 juillet, qu’« une forme de guerre mondiale » est engagée et que « la société française tout entière doit semobiliser contre le totalitarisme islamique ». Il estime, en outre, que la France doit « imposer avec autorité » les valeurs de la République aux musulmans.
« Nous sommes entrés dans une forme de guerre mondiale qui s’étend de l’Asie du Sud-Est jusqu’à l’Afrique occidentale, en passant par le Proche-Orient. Une fois passé l’émotion, la tentation, c’est de faire comme si on pouvait rentrertranquillement chez soi en espérant qu’il n’y ait plus d’attentats. Sauf que l’organisation Etat islamique [EI] – qui nous fait la guerre – ne connaît ni faiblesse ni trêve », déclare-t-il à l’hebdomadaire.
Tout en concédant que l’expression est « forte » et rappelle « la première et la seconde guerre mondiale », le candidat à la primaire de la droite voit dans le djihadisme « un mouvement totalitaire, comme le nazisme, [qui] emploie les mêmes ressorts : imposer par la force au reste du monde un mode de vie et de pensée ». Face à cette menace, « nous avons à juste titre choisi de ripostermilitairement », ajoute le député de Paris, membre de la commission desaffaires étrangères de l’Assemblée nationale.
Pour le retour de la double peine
Interrogé sur des mesures qui pourraient être prises en France en plus de l’état d’urgence et du nouveau renforcement de l’arsenal antiterroriste qui ont été adoptés au Parlement, M. Fillon demande « l’application du livre IV du code pénal, qui permet d’aggraver fortement les peines pour les actes de terrorisme ou de complicité » et « surtout d’arrêter, de juger et de condamner jusqu’à trente ans de prison toute personne pour intelligence avec l’ennemi ».
« Enfermer tous les fichés “S” n’aurait, en revanche, aucun sens, car c’est une catégorie tellement large qu’on ne saurait même pas comment les surveiller », estime–t-il, critiquant sans les nommer plusieurs élus LR, partisans d’une telle proposition. « La notion d’intelligence avec l’ennemi est conforme à l’Etat de droit, ce qui ne serait pas le cas avec une sorte de Guantanamo des fichés S »,insiste M. Fillon.