Une femme, Yuriko Koike, élue pour la première fois gouverneur de Tokyo

AFP Harumi OZAWA 31 juillet 2016

Yuriko Koike - © Malick MBOW
Yuriko Koike – © Malick MBOW

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L’ancienne ministre de la Défense, Yuriko Koike, candidate aux élections de gouverneur, le 30 juillet 2016 à Tokyo

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Pour la première fois, une femme, Yuriko Koike, a été élue dimanche gouverneur de Tokyo, au moment où la ville se prépare à accueillir les jeux Olympiques de 2020.

Cette politicienne expérimentée de 64 ans était opposée à un nombre record de 20 autres candidats après la démission en juin de Yoichi Masuzoe, pris dans un scandale financier.

Avec 62% des bulletins dépouillés tard dans la soirée, elle avait 700.000 voix d’avance sur son rival le plus proche.

Elue pour quatre ans, Mme Koike, ex-ministre de l’Environnement puis de la Défense parlant couramment l’anglais et l’arabe, aura pour principale tâche de superviser la préparation de la manifestation reine du sport mondial, plus de 50 ans après les précédents jeux d’été de Tokyo en 1964.

« Je mènerai la politique de Tokyo d’une manière sans précédent, ce sera le Tokyo que vous n’avez jamais vu », a-t-elle déclaré d’une voix enrouée par deux semaines de campagne. « J’ai appelé à un Tokyo où chacun peut briller, des enfants aux personnes âgées et aux handicapés, afin que la vie de tous devienne meilleure », a-t-elle dit.

Son mandat doit en théorie s’achever juste après l’ouverture des jeux.

– Revoir le budget des JO –

Les préparatifs ont déjà connu plusieurs couacs embarrassants: le choix de la ville de Tokyo est entaché de soupçons de corruption sur lesquels enquête la justice française, le premier projet de stade devenu trop onéreux a été annulé après des semaines de polémique et le logo initial, accusé de plagiat, a été retiré.

Les médias japonais évoquent un possible doublement ou même triplement du coût des JO par rapport à un montant initial de 730 milliards de yens (6,40 milliards d’euros au cours actuel). « Je voudrais revoir les bases du budget, afin que les habitants de Tokyo voient clairement ce qu’ils vont devoir payer », a-t-elle déclaré.

Mme Koike devra aussi gérer une économie de la taille de celle de l’Indonésie, s’attaquer au lancinant problème du manque de crèches et continuer de préparer l’immense agglomération de 13,6 millions d’habitants à un possible tremblement de terre majeur, éventualité plus évoquée encore par ses habitants depuis le séisme et le tsunami de mars 2011.

– Diplômée de l’Université du Caire –

Ancienne présentatrice de télévision, Yuriko Koike a obtenu un diplôme de sociologie de l’Université du Caire en 1976 et a travaillé dans sa jeunesse comme interprète en arabe. En 1978, elle a interviewé le dictateur libyen Mouammar Kadhafi et le chef palestinien Yasser Arafat pour une chaîne de télévision japonaise.

Devenue très connue en tant que présentatrice, Yuriko Koike est entrée en politique en 1992. Ministre de l’Environnement de 2003 à 2006, elle a mené la campagne antiréchauffement climatique baptisée « Cool Biz » qui encourageait fonctionnaires et « salarymen » à retirer la cravate et tomber la veste au lieu de forcer sur la climatisation pendant les étés japonais étouffants et humides.

Communicatrice avisée, elle avait organisé un défilé de mode et parcouru les allées elle-même pour promouvoir cette campagne. Visage rond souriant, cheveux plutôt courts, elle se montre souvent le front ceint d’un bandeau vert.

Mme Koike est devenue, dans un pays largement dominé par les hommes, la première femme ministre de la Défense en 2007 mais avait dû s’éclipser au bout de moins de deux mois, évoquant un scandale auquel elle n’était pas mêlée. Le ministère était alors aux prises avec une affaire de fuites d’informations sensibles sur le destroyer américain Aegis et empêtré dans des luttes intestines.

Elle avait été un temps perçue comme une étoile montante du Parti libéral démocrate, aux commandes dans l’archipel de façon quasi ininterrompue depuis 1955, et comme possible première femme Premier ministre de ce pays. Mais elle n’avait eu qu’un soutien tiède au sein du Parti où beaucoup n’ont pas oublié qu’elle n’y est entrée qu’en 2002, après avoir changé de nombreuses fois de formation politique.

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