Jérôme Cahuzac, actuellement jugé pour fraude fiscale et blanchiment à Paris, est accusé d’avoir dissimulé des avoirs sur un compte bancaire ouvert dès 1992 en Suisse, puis transféré à Singapour en 2009, via des sociétés écrans établies au Panama et aux Seychelles.
“J’ai demandé à Philippe Péninque d’ouvrir un compte en Suisse en 1992 (…). Ce compte, c’est du financement d’activités politiques pour un homme dont j’espérais qu’il aurait un destin politique national”, a révélé, au premier jour de son procès, l’ancien élu socialiste, précisant qu’il s’agissait d’un financement pour Michel Rocard, mais sans donner le nom de ses interlocuteurs au sein de l’équipe de l’ancien Premier ministre.
Michel Rocard “ignorait tout”
Les sommes virées entre novembre 1992 et mai 1993 sur le premier compte, ouvert en 1992 à la banque UBS en Suisse au nom d’un avocat, n’étaient pas le fruit de son travail, mais constituaient le financement des activités politiques de Michel Rocard, a-t-il annoncé lundi à la barre à la surprise générale. Michel Rocard “ignorait tout”, a souligné Jérôme Cahuzac qui a fait état de “deux versements des laboratoires Pfizer” au profit du financement politique en 1993.
“La vie politique coûte cher”, a déclaré l’ancien élu, expliquant qu’à l’époque, le financement occulte était “la règle”.
Michel Rocard, décédé le 2 juillet dernier, a été Premier ministre de 1988 à 1991. Lors de cette période, Jérôme Cahuzac a travaillé au cabinet de son ministre de la Santé, Claude Evin.
Après sa démission, en 1991, il l’a suivi, et travaillait pour lui, en plus de ses activités de conseil auprès des entreprises pharmaceutiques et de chirurgie esthétique.