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La Cour constitutionnelle gabonaise a validé dans la nuit de vendredi à samedi la réélection du président Ali Bongo Ondimba, en rejetant l’essentiel du recours de son rival Jean Ping. Les résultats ont été partiellement modifiés.
C’est une décision qui pourrait de nouveau embraser le Gabon. La Cour constitutionnelle gabonaise a validé dans la nuit de vendredi à samedi la réélection du président Ali Bongo Ondimba, en rejetant l’essentiel du recours de son rival Jean Ping.
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La Cour constitutionnelle, tout en modifiant partiellement les résultats du scrutin du 27 août, a indiqué que Ali Bongo gardait une avance sur son rival, qui s’était proclamé élu après l’élection. Lors de l’audience à Libreville, dans une salle quasiment déserte, la Cour a indiqué que le président sortant avait recueilli 50,66% des suffrages contre 47,24% àJean Ping.
Un dispositif policier et militaire très important était déployé dans le centre de la capitale, qui semblait calme et où aucun acte de violencen’avait été signalé peu avant 01h GMT.
Ali Bongo appelle à « un dialogue politique »
« J’appelle tous les responsables politiques, y compris les candidats malheureux à l’élection du 27 août, à un dialogue politique », a déclaré dans une allocution télévisée Ali Bongo, 57 ans, élu une première fois en 2009 à la mort de son père, resté au pouvoir 41 ans.
Jean Ping dénonce un « déni de droit »
L’opposant Jean Ping a qualifié ce samedi la décision de la Cour constitutionnelle de « déni de droit ». Dénonçant devant la presse le « parti pris » de la Cour, il a déclaré: « Je ne reculerai pas. Président clairement élu des Gabonais, je demeure à votre côté pour défendre votre vote et votre souveraineté. »
Jean Ping, ancien cacique du régime passé dans l’opposition, demandait notamment un recomptage des bulletins de vote dans la province du Haut-Ogooué. Dans ce fief familial de la famille Bongo, le président sortant avait obtenu, selon les résultats de la commission électorale qui ont mis le feu aux poudres le 31 août, 95% des voix pour 99% de participation, lui garantissant au plan national une avance de quelque 5000 voix sur Jean Ping, sur un peu plus de 325 000 électeurs.
« Nul ne peut contester le fait que Jean Ping a largement gagné cette élection », a réagi son porte-parole Jean Gaspard Ntoutoume Ayi après l’annonce de la Cour, ajoutant que Jean Ping ferait une déclaration ce samedi matin.
Un responsable de l’opposition interpellé à Libreville
Le 31 août, la proclamation de la réélection d’Ali Bongo avait provoqué des émeutes meurtrières et des pillages massifs à Libreville et dans plusieurs villes de province, traumatisant un pays plutôt habitué à la paix civile. L’exécutif a mis en garde dès mercredi Jean Ping qu’il serait arrêté s’il franchissait « la ligne rouge » dans l’hypothèse où il n’obtiendrait pas gain de cause en justice.
Un ancien patron du renseignement, Léon-Paul Ngoulakia, par ailleurs cousin du président Bongo Ondimba, récemment passé à l’opposition, a été interpellé à Libreville, selon des sources concordantes.
Sous pression maximale, la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo, avait laissé entendre que la décision pouvait être rendue vendredi, à l’issue d’une séance publique jeudi où les avocats d’Ali Bongo et de Ping ont procédé à une dernière passe d’armes.
Le Gabon, petit pays de l’Afrique de l’ouest équatoriale (1,8 million d’habitants) regorge de richesses naturelles (pétrole, bois, manganèse, mines…) mais plus d’un tiers de la population est très pauvre.