Le Premier ministre s’exprimait depuis sa ville d’Evry, où il installait un conseil local de la laïcité.
Manuel Valls, lors de son déplacement à Montréal (Québec), le 13 octobre 2016/ (ALICE CHICHE / AFP)
franceinfo avec AFPFrance Télévisions
Mis à jour le 17/10/2016
publié le 17/10/2016
Un ton rassembleur, avec un arrière-goût de critique envers François Hollande. Invité à installer dans sa ville d’Evry (Essonne) un conseil local de la laïcité, Manuel Valls a déclaré lundi 17 octobre que la laïcité « n’est pas dirigée » contre les musulmans mais est là pour « les protéger ». Et d’affirmer que l’islam était « une part indissociable de notre culture et désormais de nos racines ».
Le Premier ministre, qui a jugé que la France avait besoin de« rassemblement et d’espérance », s’est aussi efforcé de gommer une des phrases polémiques du livre-confession de François Hollande, en affirmant que « l’islam n’était pas le problème ».
Dans un discours où il a évité de faire référence à ses positions contestées par une partie de son camp, sur le voile ou le burkini, Manuel Valls a défendu la laïcité comme une spécificité française, « le supplément d’âme » du pays. Il s’est longuement posé en protecteur des musulmans face aux discours« populistes », appelant de ses voeux un « islam de France débarrassé de son poison salafiste ».
« L’islam n’est pas le problème »
« Face à ce déchaînement qui vise toujours à pointer du doigt, à trouver des boucs émissaires, moi je veux m’adresser directement (…) aux millions de musulmans français, qui pratiquent leur culte dans le respect le plus absolu des valeurs de la République », a-t-il expliqué. « L’islam de France, comme toutes les religions, a toute sa place en France », a lancé le locataire de Matignon.
C’est le fait de notre Histoire (…), de notre immigration qui a été et reste une chance pour notre pays. L’islam est une part indissociable de nous-mêmes, de notre culture et désormais de nos racines
Manuel Valls
à Evry
« L’islam certes rencontre et pose des défis considérables à nos sociétés mais il n’est pas LE problème, (…) il n’est pas le problème qui poserait toutes les difficultés au pays », a-t-il dit. Cette phrase sonne comme un écho à une des phrases polémiques de François Hollande citée dans le livre Un président ne devrait pas dire ça…, où le président affirme qu’« il y a un problème avec l’islam », ce dont « personne ne doute ».
Pourfendant les « amalgames insupportables » mais aussi « les pressions intégristes et la violence de l’islamisme radical », Manuel Valls a voulu dire aux musulmans, « du fond du coeur, et avec une part d’émotion, que la laïcité n’est pas dirigée contre eux, mais au contraire là pour les aider, pour les protéger. L’Etat que j’incarne est là à leurs côtés », a-t-il affirmé.