Faut-il craindre « Satan 2 », le nouveau missile nucléaire russe?

Vladimir POUTIN - © Malick MBOW
Vladimir POUTIN – © Malick MBOW

Un silo pouvant contenir un missile SS-18, à Tcheliabinsk, dans le centre de la Russie, le 1- août 2002. Ce type de silo pourrait bientôt accueillir son successeur, le R-36.

REUTERS/Str

Moscou communique sur son nouveau vecteur intercontinental, terriblement destructeur. Il s’inscrit dans l’objectif déjà ancien de symétrie nucléaire de la Russie face aux Etats-Unis.

Un grand cylindre noir d’une trentaine de mètres et d’une centaine de tonnes se terminant par un cône gris. Voici le bien nommé « Satan 2 », dernier missile nucléaire géant développé par la Russie pour renforcer sa force de dissuasion. Des sites d’informations proches du Kremlin, comme Sputnik, ont relayé la première image de ce missile, publiée par le bureau chargé de le concevoir sur son site internet ces derniers jours.

TASS: It published the first image of a heavy rocket « Sarmat » https://t.co/XW8KrZxa8kpic.twitter.com/IBVPAc4myJ

— Russian Exercises (@RUSexercises) October 23, 2016

« Satan 2 » est en fait le surnom donné par l’Otan au RS-28 Sarmat (SS-X-30 selon la désignation officielle de l’Otan), à placer tout en haut de la hiérarchie mondiale des armes de destruction massive. D’une portée de plus de 10 000 kilomètres, ce missile d’un trentaine de mètres de haut pour trois de large peut contenir 10 à 15 têtes nucléaires.

« Satan 2 » doit entrer en fonction à la fin de la décennie pour remplacer le plus grand missile actuel, le SS-18 « Satan », ou R-36 pour les Russes. Aux capacités équivalentes, il est en service depuis la fin des années 1960. Selon un article du site de la chaîne de télévision Zvezda, propriété du ministère russe de la Défense, le Sarmat peut « raser l’équivalent du Texas », un territoire plus grand que la France métropolitaine.

Logique de symétrie nucléaire entre Russie et Etats-Unis

Ces missiles lourds permettent des bombardements nucléaires fractionnés. Mais pas au point de « raser » des superficies telles que celles indiquées par le média russe. « Pour avoir une capacité de destruction assurée, il faut en réalité lancer beaucoup d’armes nucléaires, explique à L’Express un spécialiste de la prolifération nucléaire. Grâce aux informations déclassifiées, on sait par exemple que pour détruire Leningrad [actuelle Saint-Pétersbourg, 1439 km2], les Américains envisageaient d’utiliser une dizaine de têtes nucléaires ».

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