Alexandre Boudet 19 novembre 2016
POLITIQUE – « C’est celui qui le dit qui l’est. » Voilà en substance ce qu’Emmanuel Macron répond à Nicolas Sarkozy quand celui-ci l’accuse d’être un « traître ». L’ancien président de la République reproche en effet à l’ex-ministre de l’Economie d’avoir planté un coup de poignard dans le dos de François Hollande en annonçant sa candidature à l’élection présidentielle de 2017.
C’est peu dire que ce qualificatif ne plaît pas au leader d’En Marche. Interrogé vendredi soir dans l’émission « Quotidien », Emmanuel Macron a expliqué à Nicolas Sarkozy ce que c’est qu’un traître. Pour ce faire, il a pris… son exemple. (voir la vidéo ci-dessus, à partir de 6′)
La vraie traîtrise c’est de quitter, il y a 20 ans, celui qui avait fait sa carrière politique, à savoir Jacques Chirac pour retrouver Monsieur Balladur parce qu’il était plus haut dans les sondages.
Et Emmanuel Macron préciser « les deux différences » qu’il identifie entre lui et Nicolas Sarkozy. « Je suis un homme libre qui n’a pas construit sa carrière politique sur quelqu’un », dit-il tout d’abord même s’il doit toute son ascension politique à François Hollande. « Et quand je pars du gouvernement en août dernier, reprend-il, je ne rejoins pas quelqu’un qui est plus haut dans les sondages. Je suis parti pour défendre les idées auxquelles je crois. On parle de l’avenir de notre pays, pas de petites combines. »
Pour conclure, le nouveau candidat à la présidentielle donne cette explication. « Je serais un traître si j’avais rejoint Alain Juppé pour essayer de me mettre dans sa roue et gagner. » Encore que, aujourd’hui, à deux jours de la primaire, le maire de Bordeaux n’est plus le favori absolu de la primaire de la droite.