M6info 27 novembre 2016
“Je m’y prépare, j’y suis prêt”. Une phrase, signée Manuel Valls dans le Journal du Dimanche, qui montre l’impatience du Premier ministre qui cache de moins en moins son ambition de se porter candidat pour 2017.
Manuel Valls accentue la pression sur le chef de l’Etat. Et sa phrase ne passe pas inaperçue. “Je m’y prépare, j’y suis prêt” dit-il dans le Journal du Dimanche. Quelques mots qui trahissent l’impatience du Premier ministre qui cache de moins en moins son ambition de se porter candidat pour 2017.
Dans cette interview, le Premier ministre alimente le flot des critiques contre le président, qui doit dévoiler dans les prochains jours ses intentions pour la présidentielle, et la confusion à gauche, où les candidatures se multiplient.
Prié de dire s’il pourrait être candidat à la primaire des 22 et 29 janvier face à François Hollande, le chef du gouvernement répond : “chacun doit mener ses réflexions en responsabilité. Je prendrai ma décision en conscience”. La consultation, à laquelle il s’était longtemps opposé, “doit donner un élan, de l’espoir. Il faut se préparer au face-à-face. Je m’y prépare, j’y suis prêt”, a-t-il ajouté, précisant qu’il s’agissait d’une “question de jours”.
Interrogé sur l’envie de François Hollande d’être candidat, Manuel Valls estime que “la question n’est pas seulement celle de l’envie, mais bien celle de la responsabilité historique qui doit prendre en compte l’intérêt de la France et de la gauche”. Et d’ajouter : “je n’oublie pas que le président a été élu par les Français en 2012. Mais toute candidature doit intégrer le rapport avec les Français, avec la gauche, avec notre famille politique”, poursuit-il, précisant qu’“au cours de ces dernières semaines, le contexte a changé”, la parution d’un livre de confidences de François Hollande à des journalistes ayant “créé un profond désarroi à gauche”.
“Ce n’est pas raisonnable, ce n’est pas envisageable”
Pour la ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem, François Hollande et Manuel Valls “ne se présenteront pas l’un contre l’autre” car le président et son Premier ministre partagent “le même bilan, les mêmes valeurs”.
“Ce n’est pas raisonnable, ce n’est pas envisageable” a-t-elle déclaré à la télévision.
Et d’ajouter : “j’ai déjà dit cent fois que le président de la République était légitime à se représenter”. Pour elle, le président sortant a été “à la hauteur” pour gouverner “un pays fragilisé par un gouvernement de droite” et dans le contexte des attentats jihadistes.
Pressée de donner une indication, elle a ajouté: “Je considère que et François Hollande et Manuel Valls sont des hommes d’Etat. Je considère aujourd’hui que c’est François Hollande qui a légitimité de se présenter, qu’il a un bon bilan. Mais c’est à lui d’en décider”.
“Je retiens de l’action et des propos de Manuel Valls depuis des mois et des mois une solidité et une loyauté et une fidélité qui ne s’est jamais démentie. Y compris dans l’interview que vous mentionnez”, a poursuivi Mme Vallaud-Belkacem.