Ils sont dictateurs, terroristes, meurtriers et présents dans le classement de la personnalité de l’année du magazine américain Time grâce à leur influence sur les événements dans le monde.
Angela Merkel est devenue mercredi la quatrième femme à être élue personnalité de l’année par le magazine Time. Un classement qui récompense une personne qui a eu une influence importante dans le monde. Mais le mot influence ne veut pas forcément dire qu’elle est «positive». Ce prix n’est en rien un Nobel de la paix comme en témoigne le dauphin de la chancelière allemande qui n’est autre qu’Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l’État islamique. Le leader de Daech avait été présenté, par le magazine, comme ayant «inspiré des partisans à venir combattre dans son califat autoproclamé en Irak et en Syrie et préparé des attaques dans des pays comme la Tunisie et en France». Interrogée sur la chaîne NBC, Nancy Gibbs a assuré que Time n’avait pas écarté d’office Abou Bakr al-Baghdadi du fait de l’impact qu’aurait eu sa désignation. «Rien n’est impossible. Nous avons désigné de grands méchants par le passé», a expliqué la directrice de publication, Nancy Gibbs.
Ce prix, créé en 1927, peut élire des personnes, groupes ou entités pour leur fonction mais également leur influence, qu’elle soit morale ou qu’elle touche les grands événements de l’année en cours. Le classement est cependant très américanisé puisque, sur les 22 dernières années, 15 Américains ont trôné sur la plus haute marche du podium.
Hitler, Staline, Ben Laden…
Pourtant le magazine a pris également l’habitude de sélectionner des personnalités cruelles, dangereuses, et de fait détestées. Mais qui ont joué un rôle important durant l’année écoulée. En 1938, c’était ainsi Adolf Hitler qui arrivait à la première place du classement. S’il n’était pas encore devenu l’un des plus grands dictateurs quelques années plus tard, il avait d’ores et déjà convaincu le Time qui écrivait: «Hitler est devenu en 1938 la plus grande force menaçante à laquelle le monde démocratique, épris de liberté, fait face aujourd’hui».
Au fil des ans, d’autres monstres se sont succédés. Staline a pris la relève de Hitler dès 1939, et a même remporté les honneurs une seconde fois en 1942. Pour rappel, le «Petit Père des peuples», adepte de la déportation dans les camps, aurait au total fait 9 millions de morts au cours de ses années de terreur à la tête de l’URSS. L’Ayatollah Khomeini a également été élu personnalité de l’année en 1979, ce qui avait déclenché une vive polémique. Il avait lui même dénoncé les États-Unis comme étant les plus grands ennemis de l’Iran. Enfin, en 2001, Houssama Ben Laden avait été pressenti pour remporter ce titre. Il sera finalement attribué à Rudolph Giuliani, le maire de New York de l’époque. Un choix beaucoup moins controversé.