Paris Match| Publié le 10/01/2017 à 17h25 |Mis à jour le 10/01/2017 à 19h00
François Fillon perd la pole position dans l’enquête Ifop-Fiducial pour Paris Match, iTélé et Sud-Radio. Marine Le Pen repasse devant l’ancien Premier ministre et Emmanuel Macron se rapproche du duo de tête.
Le mois de janvier est rarement favorable pour les favoris de l’élection présidentielle; cela se confirme avec François Fillon. Selon le sondage Ifop-Fiducial pour Paris Match, iTélé et Sud-Radio, le candidat de la droite perd la pole position au profit de Marine Le Pen. La patronne du FN se retrouve pour la première fois en tête des intentions de vote au premier tour dans une enquête réalisée pendant une année présidentielle. Vainqueur de la primaire en novembre, l’ancien Premier ministre recule déjà de trois points en moyenne dans notre premier baromètre présidentiel de l’année. Suivant l’identité de l’adversaire socialiste (quatre scénarios ont été testés, voir ci-dessous), le député de Paris recueille entre 24 et 25% des voix. Un resserrement attendu. En 2012, François Hollande, candidat victorieux de la primaire de la primaire de la gauche avait connu pareil reflux et vu remonter Nicolas Sarkozy.
Exclusif :Coulisses et indiscrétions de la présidentielle 2017
En janvier 2017, François Fillon connaît les même déboires. Il perd des suffrages dans les catégories actives : -12 points chez les ouvriers (8%) et -11 dans les couches populaires (11%). Sa base de droite s’érode aussi parmi les électeurs qui avaient voté Nicolas Sarkozy en 2012. François Fillon paie probablement ses hésitations sur sa réforme de la Sécurité sociale et peut être aussi son relatif silence médiatique. Marine Le Pen profite de ce trou d’air. Elle gagne, selon les scénarios testés, en moyenne deux points et remonte à 26,5% avec une pointe à 50% chez les ouvriers! Au second tour, en revanche, François Fillon serait très largement vainqueur face à Marine Le Pen : 64% des voix contre 36 pour la candidate d’extrême droite (c’était 65/35 lors de notre dernière enquête fin novembre).
La dynamique Macron
Emmanuel Macron semble poussé par des vents porteurs à cent jours du premier tour de la présidentielle. L’ex-ministre de l’Economie de François Hollande poursuit sa marche en avant. La bataille des candidats socialistes à la primaire de gauche n’enraye pas sa progression. Le fondateur d’En marche! remplit les salles dans des bastions socialistes (Nevers et Clermont-Ferrand le week-end dernier) tandis que ses rivaux sont à la traîne dans les sondages. Selon les scénarios, il recueille de 17% (en cas de victoire de Manuel Valls à la primaire) à 19% (avec Benoit Hamon ou Arnaud Montebourg) et jusqu’à 20% (avec Vincent Peillon). Bref, une progression de trois points par rapport à une enquête similaire publiée par Match avant Noël. Emmanuel Macron écrase ses rivaux socialistes en particulier chez les électeurs qui avaient voté François Hollande en 2012. Candidat attrape-tout, il marque des points à gauche, séduit un quart des sympathisants MoDem et 11% des sarkozystes! L’Ifop a également testé des hypothèses de second tour prenant en compte une présence d’Emmanuel Macron. Il battrait Marine Le Pen (65/35) et surtout François Fillon (52/48); des scénarios «à prendre avec grande précaution», selon Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop.
Valls à… 10,5%
Parmi les quatre principaux prétendants socialistes à la candidature présidentielle, aucun d’entre eux ne parviendrait à se qualifier au second tour. Pire, ni Manuel Valls, ni Arnaud Montebourg, ni Benoît Hamon ou Vincent Peillon ne sont en mesure de prendre la tête des candidats de la gauche alternative. Ils finiraient au mieux cinquième derrière Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Le candidat du Parti de gauche reste à son étiage (entre 11,5 et 12%) malgré sa percée sur Internet et YouTube. Manuel Valls, lui, doit se contenter de 10,5% ce qui fait de l’ancien Premier ministre le meilleur des candidats socialistes. Une piêtre consolation qui prouve que les sympathisants de gauche ne croient pas aux chances du PS en 2017 surtout depuis le renoncement de François Hollande. Il faut dire que les performances de Hamon (6%), Montebourg (5,5%) et Peillon (2,5%) sont humiliantes.