Gorbatchev : « le monde se prépare pour la guerre »
L’ancien chef de l’Union Soviétique, inquiet, a appelé dans une tribune du Time toutes les grandes puissances mondiales à arrêter leur course à l’armement
PAR 6 MEDIAS
Publié le 27/01/2017 à 20:30 | Le Point.fr
L’ancien chef de l’Union Soviétique, inquiet, a appelé dans une tribune du Time toutes les grandes puissances mondiales à arrêter leur course à l’armement © Sergey Guneev / RIA Novosti/ Sergey Guneev
« Nos décideurs politiques semblent désorientés et perdus ». C’est un message alarmiste qu’a souhaité faire passer Mikhaïl Gorbatchev dans les colonnes du prestigieux Time. « Notre monde est cerné par les problèmes », s’y inquiète l’ex dirigeant de l’Union Soviétique. L’un de ces problèmes est toutefois plus urgent que les autres pour le diplomate : « La militarisation de notre politique et la nouvelle course à l’armement ». « La situation actuelle est trop dangereuse », se préoccupe Gorbatchev.
Celui qui pendant la Guerre Froide, avait initié avec les États-Unis le processus de réduction des armements nucléaires, lance donc un véritable plaidoyer pour le désarmement dans le magazine. « Gorby » condamne les dépenses massives injectées dans la défense alors que les budgets de nombreux États dans le monde ont des difficultés à « financer le minimum social pour leur peuple ». « On trouve facilement de l’argent pour développer des armes sophistiquées dont la puissance destructrice est équivalente à celle des armes de destruction massive ; pour construire des sous-marins dont un seul missile serait capable de détruire la moitié d’un continent… », se désole Gorbatchev.
« Menace nucléaire réelle »
Dans une adresse à peine voilée à Trump et Poutine, il regrette que les politiques et les leaders militaires semblent de plus en plus béligerants : « Aujourd’hui , la menace nucléaire semble réelle à nouveau, les relations entre les grandes puissances se sont détériorées ces dernières années ». Concernant la guerre contre le terrorisme : elle s’avère « importante » pour l’ancien Président, mais elle n’est pas « suffisante ». « L’objectif, c’est d’éviter la guerre, désarmer, réduire nos arsenals, s’entendre ».
En 2014, il avait déjà prévenu Washington et Moscou. « Je pense que le monde s’approche dangereusement de la zone rouge », avait-il avancé évoquant la situation en Syrie. Il a cette fois appelé à revenir aux priorités comme la lutte contre la pauvreté, la crise migratoire ou la protection de l’environnement. « Le moment est venu d’agir ! », a-t-il lancé en direction du Conseil de sécurité de l’ONU.