M6info 31 janvier 2017
Le Canard enchaîné révèle aussi que deux des enfants du couple auraient quant à eux touché 84.000 euros brut comme assistants parlementaires. Ces nouvelles informations interviennent alors qu’un perquisition se déroulait mardi à l’Assemblée nationale. François Fillon se dit victime d’une “opération” de “calomnie très professionnelle”.
C’est une seconde salve de révélations à laquelle nous assistons mardi. L’épouse de François Fillon, Penelope, soupçonnée d’emplois fictifs, aurait touché au final plus de 900 000 euros brut comme collaboratrice de son mari et à la Revue des Deux Mondes, affirme Le Canard enchaîné dans son édition de mercredi.
La Une du 1er février 2017 1er-fevrier-2017/ …
330 000 euros de plus pour Pénélope et 84 000 euros pour les enfants
Après avoir évoqué la somme de “500.000 euros brut” la semaine dernière, le Canard chiffre désormais à 831 440 euros brut la somme perçue par Penelope Fillon comme assistante parlementaire de son mari ou de son suppléant Marc Joulaud. Non pas seulement de 1998 à 2002, comme écrit la semaine dernière par la même source, mais aussi de 1988 à 1990. L’épouse du candidat de la droite à l’élection présidentielle de 2017 aurait également perçu quelque 100 000 euros brut pour un emploi au sein de la Revue des Deux Mondes.
Par ailleurs, le candidat de la droite à la présidentielle aurait rémunéré deux de ses enfants comme “assistants” parlementaires quand il était sénateur de la Sarthe entre 2005 et 2007, affirme aussi l’hebdomadaire satirique. L’hebdomadaire les chiffre à 84 000 euros : 57.084 euros bruts perçus par Marie Fillon et 26.651 euros par Charles Fillon.
Perquisition à l’Assemblée nationale
Ces nouvelles révélations interviennent alors qu’une perquisition dans le bureau de François Fillon était en cours mardi à l’Assemblée nationale. Selon Marianne, cette perquisition a été autorisée par la conférence des présidents de l’Assemblée qui a accédé à la requête du parquet financier de Paris en charge de l’enquête préliminaire. Lundi, François Fillon et sa femme Penelope ont été entendus séparément, à l’abri des regards. En accord avec le parquet, le candidat de la droite et du centre avait en effet tenu à conserver l’audition du couple discrète.
Ni badge ni boîte mail
En outre, le Parisien révèle mardi que les enquêteurs étaient à la recherche de documents, à commencer par les fiches de paie de l’épouse du candidat. D’après les premiers éléments de l’enquête, policiers et magistrats auraient “la certitude que Penelope Fillon ne disposait ni de badge d’accès, ni de messagerie électronique spécifique, lorsqu’elle était assistante parlementaire, entre 1998 et 2007”, nous dit le quotidien.
Après les révélations du Canard Enchaîné mercredi dernier, le candidat Les Républicains avait demandé à être reçu “dans les plus brefs délais” par le parquet financier afin de “rétablir la vérité”. Penelope Fillon est soupçonnée d’emplois fictifs comme collaboratrice parlementaire de son époux, puis de son suppléant, et en tant que salariée de la Revue des Deux Mondes. Le parquet national financier a ouvert une enquête comprenant auditions, perquisitions et saisies, notamment des déclarations de patrimoine et d’intérêts du député.
Fillon se dit victime d’une “opération” de “calomnie très professionnelle”
François Fillon, candidat de la droite à la présidentielle, s’est déclaré mardi victime d’une “opération d’une extrême ampleur, de calomnie très professionnelle”, après les nouvelles révélations du Canard enchaîné sur les emplois de son épouse Penelope et de ses enfants.
“À ma connaissance, dans l’histoire de la Ve République, cette situation ne s’est jamais produite, jamais à moins de trois mois d’une élection présidentielle. Une opération d’une telle ampleur et aussi professionnelle n’a été montée que pour essayer d’éliminer un candidat autrement que par la voie démocratique”, a déclaré l’ancien Premier ministre devant l’Electronic Business Group à Paris.
Cette affaire n’en finit plus d’embarrasser la droite, qui avait triomphalement désigné François Fillon le 27 novembre au deuxième tour d’une primaire ouverte, dans laquelle il a successivement éliminé l’ex-président Nicolas Sarkozy et l’ancien Premier ministre Alain Juppé.