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APS | Le 05 février, 2017
Le Belge Hugo Broos maintient le mythe des ‘’ Sorciers blancs’’
Très critiqué à son intronisation sur le banc des Lions Indomptables, le Belge Hugo Broos a réussi son pari de faire revenir le football camerounais au devant de la scène africaine avec une victoire inattendue lors de la phase finale de la CAN 2017.
Alors que beaucoup d’observateurs lui présidaient une bérézina avec la défection de ses cadres, le technicien belge a déjoué tous les pronostics et toutes les analyses pour gagner un nouveau trophée pour les Lions Indomptables qui couraient derrière depuis 15 années. Et pour ce faire, l’ancien international et ancien entraîneur de Zulte Waregem dans le championnat belge avait ses certitudes dans son système de management.
En premier lieu, il a déclaré avoir fait confiance à ce qui se passait lors des séances d’entraînement, ce qui lui a permis de mettre sur les bancs des stars confirmées comme Vincent Aboubakar, Nicolas Nkoulou et autre Clinton Njie. En lieu et place, le technicien belge a fait confiance à des joueurs quasi inconnus comme Adolphe Teikeu en défense centrale, Christian Bassogog et autres Ndip També. Les deux sauveurs, Nkoulou à la place de Teikeu et Aboubacar à la place de També du Cameroun ce dimanche sont d’ailleurs du banc des remplaçants.
Egalement, en plus de faire confiance à la forme, le technicien belge qui a connu des débuts difficiles en Afrique avec deux échecs dans des clubs algériens (JS Kabylie et NA Hussein Dey en 2014), fait attention au plan de jeu de l’adversaire.
‘’Contre le Sénégal, on n’a pas joué contre nature, on n’avait pas les moyens de rivaliser et c’est pourquoi, nous avons attendu avec deux blocs’’, a-t-il reconnu ajoutant que la chance a souri à son groupe avec le manque de réussite des Sénégalais et les tirs au but.
En permettant au Cameroun de remporter son 5-ème titre continental, le premier depuis 2002, Hugo Broos, ancien entraîneur du club belge de Zulte Waregem et qui a proposé ses services au Sénégal après la CAN 2012, peut voir venir.
Et surtout, il a gagné le droit au respect car ses idées ont bien triomphé au même titre que ses illustres prédécesseurs le Yougoslave Rade Ognanovic (1984), les Français Claude Le Roy (1986), Pierre Lechantre (2000) et l’Allemand Winfried Schaffer (2002) vainqueurs de la CAN avec le Cameroun.
Auparavant, dans la presse, le technicien indiquait ne pas comprendre le manque de respect à son égard et il connaissait déjà le sort qui lui aurait été réservé en cas de flop lors de cette phase finale de CAN. ‘’Autant tomber avec ses propres idées, c’est ce que j’ai fait dès le début’’, disait-il. ‘’Je n’ai pas compris pourquoi au début on ne m’a pas donné ma chance. Un journaliste doit être critique mais il faut rester correct. Et la correction n’était pas toujours là’’, se plaignait le Belge qui doit savourer sa première revanche.
A la fin du premier tour, des journalistes camerounais étaient restés très critiques sur sa méthode de management et certains avançaient qu’il a réussi à insérer le doute dans la sélection camerounaise en ne faisant pas confiance au duo d’attaquants Njie-Aboubacar.
Les résultats sur le terrain sont venus infirmer cette assertion puisque Vincent Aboubacar avant le but (2-1) de la victoire contre l’Egypte, ce dimanche, était entré en cours de jeu pour marquer le dernier penalty contre le Sénégal avant en quart de finale, avant de donner la balle du deuxième but à Bassogog lors de la demi-finale contre le Ghana (2-0).
A la tête d’une équipe montée de toutes pièces, Broos a gagné ses galons de meneur d’hommes et les autorités gouvernementales du Cameroun ont été les premières à venir à la rescousse quand il a dénoncé les primes promises par la FECAFOOT (Fédération camerounaise de football).
Nul doute qu’on lui prêtera une oreille encore plus attentive pour la remise en route des Lions Indomptables pour les échéances futures car pendant que certains lynchaient ceux qui ont préféré ne pas venir, le technicien belge a plutôt refusé de leur fermer la porte de la sélection camerounaise.
Auteur: Aps – APS