Par RFI Publié le 05-02-2017 Modifié le 05-02-2017 à 01:45
Au Bénin, le président Patrice Talon a reçu samedi 4 février au matin de hauts dignitaires musulmans pour désamorcer la grogne. Les musulmans étaient mécontents car dans le cadre de l’opération de déguerpissement, les autorités ont interdit la prière du vendredi sur la voie publique, mesure appliquée à toutes les manifestations religieuses. Dans les grandes villes, le vendredi, les fidèles musulmans convergent tous vers les mosquées centrales, et faute de place, ou en cas de travaux, ils prient dans la rue.
Le président Patrice Talon a réaffirmé la position exposée par 3 de ses ministres, Intérieur, Justice et Développement, pendant la semaine : il n’y aura plus de prières du vendredi dans les rues. Le chef de l’Etat a ré-expliqué à la cinquantaine de dignitaires musulmans venus à la présidence que l’objectif du gouvernement était d’assainir, d’embellir les villes et en aucun cas de s’en prendre à l’Islam. Selon lui, prier dans la rue ne peut pas être une habitude ou un acquis.
C’est donc une fin de non-recevoir à la demande de dérogation adressée par la communauté musulmane. Mais il y a une concession : en cas de manifestation exceptionnelle, il sera possible d’occuper les voies. Patrice Talon a promis des mesures d’accompagnement de l’Etat notamment pour la construction de mosquées. « Les 2 camps sont satisfaits, on s’est compris », a dit à RFI Ousmane Ibrahim, premier vice-président de l’Union islamique du Bénin.
Est-ce la fin de la polémique suscitée par l’interdiction de toutes les manifestations religieuses sur la voie publique ? Vendredi, malgré les appels de certaines personnalités politiques de confession musulmane à s’élever contre la décision, la prière s’était déroulée dans le calme.