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Par Etienne Jacob, AFP agence
- Publié le 14/02/2017
Paul Lederman a été condamné, ce mardi, par la cour d’appel de Paris à verser à Marius et Romain Colucci plus de 400.000 euros d’arriérés de redevances pour une série de douze sketches de leur père.
Après vingt ans de procédure, la cour d’appel de Paris leur a donné partiellement raison. Les fils de Coluche, en conflit ouvert depuis la mort de leur père avec son producteur Paul Lederman, ont obtenu, ce mardi, de la cour d’appel de Paris, plus de 400.000 euros d’arriérés de redevances pour une série de douze sketches. La cour a cependant infirmé en partie le jugement de première instance, qui avait condamné le producteur à verser plus d’un million d’euros aux deux héritiers en retenant neuf sketches supplémentaires dont le fameux «Schmilblick», écartés en appel. Les juges ont également condamné Paul Lederman à verser à Romain et Marius Colucci une provision de 20.000 euros à valoir sur l’exploitation des douze œuvres retenues depuis le jugement de première instance, en septembre 2009.
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Parmi ces douze sketches figurent des grands succès de l’artiste disparu le 19 juin 1986, comme «c’est l’histoire d’un mec sur le pont de l’Alma», «Gugusse», «Je me marre» ou encore «le CRS arabe». «Cet arrêt confirme que les éditions Paul Lederman n’ont pas tenu leurs engagements contractuels pendant 30 ans», a réagi l’avocate des héritiers, Isabelle Wekstein. Cette dernière s’est dit «déçue que la cour n’ait pas été aussi loin que le tribunal, en excluant certains sketches de l’évaluation de notre préjudice».
«Vingt ans de combat judiciaire»
«Après plus de 20 ans de combat judiciaire contre les héritiers de Coluche, la société de Paul Lederman a obtenu aujourd’hui de la Cour d’appel de Paris un arrêt qui juge que sa société est titulaire des droits relatifs à l’album de Coluche “Enregistrement Public Volume 2” qui contient notamment les titres emblématiques “Le flic”, “Le Schmilblick”, “L’auto-stoppeur”, “L’ancien combattant” ou encore “Tel père, tel fils”», ont salué de leur côté dans un communiqué les avocats du producteur, Jean-Daniel Bretzner et Eve Duminy.
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Le 16 octobre 1975, Michel Colucci, alias Coluche, épousait Véronique Kantor, dont il aura deux fils, Romain et Marius, et dont il divorcera en 1981. Lors du divorce, Véronique Kantor a reçu la totalité des redevances attachées à l’exploitation des enregistrements phonographiques effectués par le comique entre le 16 octobre 1975 et le 15 mai 1981. Seulement en 1988, deux ans après le décès de l’humoriste à la célèbre salopette, elle a signé un accord avec Lederman et renoncé à cette rémunération moyennant une contrepartie financière.
Dix ans plus tard, Marius et Romain, alors âgés de 22 et 26 ans, ont porté l’affaire en justice. Ils estimaient que 31 enregistrements de Coluche, effectués avant et après le mariage avec leur mère, soit avant 1975 et après 1981, relevaient de la succession Colucci. À ce titre, ils réclamaient près de 2,5 millions d’euros de redevances à la société de Lederman. La cour d’appel leur a donc en partie donné raison.