DEUXIEME JOUR D’AUDITION POUR LE MAIRE DE DAKAR: Khalifa décharge ses collaborateurs et prend tout sur lui
23 février 2017
Khalifa Sall ne s’est pas débiné devant les enquêteurs. Le maire de Dakar a voulu tout porter sur lui, hier, lors de la confrontation avec ses collaborateurs. «Si vous voulez prendre quelqu’un, prenez-moi», a-t-il dit aux limiers. Libéré après près de 7 heures d’audition, l’édile de la capitale reste tout de même à la disposition de la police.
Le maire de Dakar a franchi la première phase d’une procédure judiciaire enclenchée à son encontre. A la suite d’une audition qui s’est déroulée en deux jours, Khalifa Sall a, au final, été relâché par le commissaire Albert Mendy et ses hommes. Si pour le premier jour, l’édile de la capitale a été entendu seul, hier, il s’est agi d’une confrontation avec ses collaborateurs, qui avaient été entendus auparavant. La particularité de la journée d’hier, pour le maire de Dakar, a été la présence du patron de la Division des investigations criminelles lui-même, à savoir Ibrahima Diop, qui était présent dans la matinée dans les locaux de la Brigade des affaires générales. Le directeur administratif et financier accusé d’avoir chargé le maire de Dakar devant les enquêteurs, le maire de Dakar a déchargé ses collaborateurs et a tout pris sur lui. «Si vous voulez prendre quelqu’un, prenez moi, eux ils n’ont rien fait», a dit clairement l’édile de la capitale aux limiers.
Par ailleurs, comme il l’a dit lui-même, Khalifa Sall n’a pas totalement coopéré avec la police. Il a décidé de ne pas répondre à certaines questions.
Arrivé à 11 heures 10 minutes, en compagnie de ses partisans qui l’ont accompagné, en scandant «Khalifa Président», l’édile de la ville de Dakar est sorti vers 18 heures, après avoir été confronté avec ses collaborateurs. Les enquêteurs lui ont demandé de rester à leur disposition.
Toutefois, si le maire de Dakar a pu rentrer chez lui, cela ne surprend pas certains de ses proches. Selon un des conseils, l’Inspection générale d’Etat avait remis son rapport au président de la République qui l’a transmis au Procureur. Serigne Bassirou Guèye a ensuite fait un soit transmis à la Dic qui a entendu Khalifa Sall pour une enquête préliminaire. A ce niveau, aucune arrestation n’est possible. La Dic qui vient de boucler l’enquête va remettre les procès-verbaux au Procureur pour renseignement judiciaire. Ce dernier va par la suite exploiter les procès-verbaux. S’il y a des charges suffisantes, il va remettre l’affaire à la Dic pour conduite et c’est à ce moment seulement qu’il y aura interpellation. «Mais, pour le moment, aucune charge n’est retenue contre Khalifa Sall», soutient notre interlocuteur. L’édile de Dakar, va en tout cas, dormir d’un seul œil.
Alassane DRAME