Yahoo Sport7 mars 2017 à 18:26
2ème épisode d’Insubmersible Messi, le livre d’Alexandre Juillard (éditions Solar) qui s’intéresse cette fois à la MSN. Comment expliquer une telle complicité ? De quelle manière ces 3 grands joueurs ont-ils réussi à mettre leur égo de côté ? Décryptage d’une association pas comme les autres, et qui rêve de renverser le PSG mercredi au Camp Nou.
3 joueurs exceptionnels pour une association 5 étoiles (Getty Images).
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Le plus grand trio offensif de l’histoire ? Certainement mais une relation qui a ses propres codes et un mode de fonctionnement bien particulier… Un trio né lors de la saison 2014‑2015 et à eux trois des statistiques incroyables dès leur première année ensemble sous les couleurs catalanes (122 buts et 60 passes décisives). A l’origine de cette réussite, un homme selon l’ouvrage de Juillard, un autre Argentin, international et courroie de transmission entre les 3 attaquants. « Javier Mascherano s’affaire entre sa cuisine et son jardin. En ce dimanche ensoleillé, Mascherano, organise un asado (un barbecue argentin) chez lui avec les Sud-Américains de l’équipe : les Brésiliens (Neymar, Rafinha et Alves), l’Uruguayen (Luis Suarez) et Lionel Messi. Ils arrivent avec leurs femmes et leurs enfants, pour passer un dimanche en famille, entre amis. Lors de chaque asado, chacun a un rôle bien défini. Javier, c’est l’asador en chef. Jusqu’à l’été 2016 et son départ pour la Juventus, Dani Alves amenait sa bonne humeur et son humour. Neymar, lui, est préposé à la musique alors que Luis Suarez est en charge du mate. Du nom d’une infusion aux herbes, très populaire en Uruguay et en Argentine. Ce n’est pas anodin que l’initiative vienne de Javier Mascherano. Un homme très famille qui est également l’un des intimes de Lionel Messi ». Bien s’entendre en dehors des terrains afin d’éviter toute lutte d’égos mais footballistiquement, les 3 joueurs ont su avec intelligence créer les conditions du succès. A son arrivée à l’été 2013 au poste d’entraîneur du Barça, Martino veut une équipe plus verticale, pour aller chercher la profondeur, et une formation plus rapide en contre-attaque…. Et les caractéristiques de Neymar répondent parfaitement à cette envie. Lors de sa première saison espagnole, le Brésilien reste dans l’ombre de Messi. « Lorsque Neymar est arrivé, c’était encore un gamin », affirme un proche du vestiaire. « Il a toujours montré beaucoup de respect à Messi. Pas de caprices, pas de crise de jalousie ou d’envie de lui voler sa place. Même s’il se méfie, et même s’il se montre froid, le numéro 10 argentin apprécie cette attitude. Alors un jour, et pour définitivement briser la glace, il lui demande d’arrêter de lui montrer trop de respect, d’être lui-même et d’inscrire plus de buts », observe l’auteur dans son chapitre dédié à la MSN. Le duo Messi – Neymar est lancé. La 3ème pièce du puzzle se constitue lors du départ d’Alexis Sanchez, poussé vers la sortie à l’été 2014, le souhait de Luis Enrique, souhaitant associer un vrai « 9 » à ses deux pépites. La priorité ? Sergio Aguero, très proche de Messi mais Manchester City le déclare intransférable et le choix va finalement se porter sur Suarez dont Liverpool ne veut plus après l’affaire Chiellini. Et qu’importe si le « Pistolero » ne peut pas jouer pendant 4 mois, Luis Suarez signe pour cinq ans. Son coût ? 80 millions d’euros… Et le coéquipier de Cavani en sélection accepte même une baisse de ses émoluments car dans la grille des salaires, la hiérarchie doit être respectée d’après Juillard : 20 millions d’euros de salaire net par an pour Messi, 16 millions en faveur de Neymar et 10 millions pour Suarez. Ne surtout pas froisser l’égo de l’Argentin comme Ibrahimovic avait pu le faire, la clé de la réussite et quelle réussite : 225 buts et 129 passes décisives à eux 3 en 2 saisons !
Antoine GRYNBAUM