- Le 22 mars, 2017 Les Africains doivent prendre en main leur destin pour développer leur continent, même s’ils doivent miser sur la complémentarité et l’interdépendance entre Etats, aucun pays ne pouvant plus se suffire à lui-même, a plaidé le chef de l’’Etat sénégalais Macky Sall.
Il introduisait une conférence sur le thème « Pour un nouveau regard sur l’Afrique », mardi, à l’Université de Genève, dans le cadre d’une visite officielle de trois jours qu’il a entamée dimanche en Suisse.
Selon le président Sall, « dans un monde où nous avons besoin des uns et des autres, l’Afrique doit trouver, toute sa place, comme un continent majeur, qui aspire au progrès et à la prospérité ».
« Après cinq siècles cumulés d’esclavage et de colonisation, l’Afrique a sans doute supporté le plus lourd fardeau de l’humanité », a souligné Macky Sall.
Il a évoqué les nombreux défis auxquels le continent africain reste confronté, dont ceux consistant à bâtir et consolider, l’Etat nation en Afrique et à instaurer la démocratie et l’Etat de droit.
S’y ajoutent selon lui les défis liés à la nécessité de développer l’Afrique sur le plan économique et social « dans un contexte d’échange inégal » entre les pays du Nord et du Sud, sans compter la poursuite du projet d’intégration africaine à l’échelle sous-régionale et continentale.
Du point de vue du président sénégalais, « l’évaluation des efforts du continent et de ses progrès, ainsi que les limites des pays africains, ne peut se faire sans tenir compte des avatars hérités du fait colonial ».
« Il reste que le destin de l’Afrique est aujourd’hui entre les mains des africains », a ensuite relevé le président sénégalais, selon qui malgré le poids du passé, et les difficultés du présent, « nous avons aujourd’hui la responsabilité de notre futur ».
Les défis sont « multiples et multiformes », qui concernent la paix et la sécurité par exemple, de même que la consolidation de la démocratie et le développement des communautés sociales, a indiqué Macky Sall.
Les Africains ont malgré tout le devoir de rester combatifs selon lui, « pour bâtir les expériences qui transforment positivement les conditions de vie de nos peuples d’autant plus que l’Afrique n’est pas pauvre ».
Pour étayer ses propos, i la cité une étude récente de la Banque africaine de développement (BAD), selon laquelle le contient africain « possède, 12% des réserves pétrolières mondiales, 40% des réserves d’or, 85% à 95% des métaux du groupe du chrome et du platine, 85% des réserves de phosphate et plus de 50% de cobalt et 1/3, de bauxite ».
A cela, s’ajoutent les ressources foncières et hydrides d’un continent qui s’étend sur plus de 30 millions de km2.
« Je crois en une Afrique qui pense et agit par et pour elle-même », a soutenu le président sénégalais, ajoutant que le continent africain « a besoin d’écrire son discours par elle-même et pour elle-même ».
« A l’échelle des Etats et des individus, il y a une Afrique active, laborieuse et ingénieuse, une Afrique, qui crée, qui innove, qui entreprend, qui investit et qui construit. Nous devons aussi parler de cette Afrique-là, mais pas seulement d’une Afrique de migrants clandestins », a-t-il déclaré à l’endroit de son auditoire.
Il l’a invité à se débarrasser des idées reçues et des préjugés pour oser « un nouveau regard » sur l’Afrique, avant de saluer « le soutien » des pays et institutions partenaires contribuent aux efforts de développement du continent.
« La trame d’un futur de progrès, est celle qui libère le potentiel des pays par l’investissement, le commerce équitable et par le partenariat mutuellement bénéfique », a-t-il fait valoir.
« Dans ce paradigme relationnel, ce qui importe, c’est moins ce que l’ont veut faire pour l’Afrique que ce que l’ont doit faire avec l’Afrique, pour la paix et pour la compréhension entre les peuples », a-t-il poursuivi.
Auteur: Apanews – APS