Le président du MoDem, qui soutient Emmanuel Macron pour la présidentielle, estime que le candidat LR «s’est mis dans une situation impossible et intenable». Il «ne croit pas» en l’implication de Hollande dans la révélation des affaires.
La charge est violente. Invité de Radio J ce dimanche, François Bayrou est revenu sur les déclarations de François Fillon, qui a dénoncé l’existence d’un «cabinet noir» à l’Élysée et a jugé «probable» d’avoir été mis sur écoute par François Hollande. Autant d’éléments qui relèvent du «scandale d’État», selon le candidat LR, mais en lesquels le président du MoDem «ne croit pas». «Je ne ressens pas les choses comme ça», a-t-il insisté, considérant que «la presse fait son travail lorsqu’elle ouvre les dossiers qui étaient fermés». «Je défends la liberté de la presse et je défends l’indépendance de la justice», a-t-il ajouté.
«La théorie du complot est un enfermement. Quand on passe son temps à croire et faire croire – et peut-être à faire croire davantage encore qu’à croire – que, en réalité, derrière tout ça, il y a une main noire, il y a des lieux de décision secrets, alors on s’empêche de voir la responsabilité que l’on porte soi-même», a encore asséné le maire de Pau, qui soutient Emmanuel Macron pour la présidentielle. «Chaque fois que quelqu’un est surpris dans des pratiques qui ne sont pas acceptables ou pas défendables, et que la justice commence à s’en occuper, chaque fois, il a l’impression qu’il est victime d’un complot, d’une manoeuvre».
Bayrou dit être «tombé de l’armoire» face aux révélations
Sur Europe 1/Les Échos/CNews, le député LR des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, a estimé qu’il était probable que son champion ait été mis sur écoute. «C’est une probabilité extrêmement forte, d’ailleurs qui peut être autorisée dans le cadre des procédures judiciaires qui sont en cours», a-t-il affirmé, glissant qu’«il n’y aurait pas d’illégalité juridique mais (qu’)il y aurait une fois de plus un scandale démocratique». «C’est en gros ce qui se passe depuis deux mois où, au coeur de la campagne électorale, on a, de façon inédite sous la Ve République, l’immixtion d’une autorité judiciaire dans le cours du calendrier démocratique».
Revenant sur l’avalanche de révélations qui concernent l’ancien premier ministre, François Bayrou a confié être «tombé de l’armoire». «Je pensais qu’il était sobre dans sa manière de vivre. Je ne savais pas qu’il aimait à ce point le confort ou les facilités de la vie. Ça ne m’avait jamais traversé l’esprit», a-t-il lâché. Selon lui, «l’une des accusations les plus infamantes que le clan qui entoure (M. Fillon) relaie sans cesse» est de dire que les pratiques reprochées au candidat LR sont largement répandues dans la classe politique. «Ce n’est pas vrai, c’est mensonger!», a dénoncé celui qui s’est fait le chantre de la moralisation de la vie publique.
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