Par L’EXPRESS.fr , publié le 28/04/2017 à 09:53 , mis à jour à 17:11
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Pour ses 100 jours à la Maison-Blanche, le président américain a confié qu’une crise ouverte avec Pyongyang était envisageable.
afp.com/Brendan Smialowski
A la veille de faire le bilan des 100 premiers jours de Trump à la Maison Blanche, les autorités américaines s’inquiètent d’un conflit avec Pyongyang.
« Il y a une possibilité que l’on finisse par avoir un conflit majeur avec la Corée du Nord. » C’est par ces mots que le président américain Donald Trump s’est exprimé, auprès de l’agence Reuters, sur ses relations actuelles avec Pyongyang. De sombres perspectives, alors que son Secrétaire d’État, Rex Tillerson, va présider ce vendredi une réunion du Conseil de sécurité des Nations-Unies consacrée au dossier nord-coréen.
Xi Jinping, « un homme bon »
Cette crise est-elle sa plus grande inquiétude sur le plan international? « Oui, certainement », lâche Donald Trump, dans cette interview accordée à l’agence de presse britannique, à l’approche du cap symbolique de ses 100 jours à la Maison Blanche, qu’il franchira samedi 29 avril.
Rex Tillerson accueille le président chinois Xi Jinping lors de son arrivée à l’aéroport de Palm Beach, le 6 avril 2017 en Floride
afp.com/Michele Eve Sandberg
Dans ce dossier, le président américain estime toutefois pouvoir compter sur le soutien du président chinois, Xi Jinping: « Il ne veut certainement pas qu’il y ait de troubles ou de morts. C’est un homme bon », estime Donald Trump, qui opère un revirement par rapport à ses déclarations envers Pékin avant son élection.
« C’est un homme très bon que j’ai appris à très bien connaître… Nous allons voir commence ça se passe. Il voudrait faire quelque chose. Peut-être qu’il ne le pourra pas. Mais je crois qu’il aimerait pouvoir faire quelque chose. »
Nouvelles sanctions
Concernant le leader nord-coréen Kim Jong-un, Trump s’est exprimé également en des termes mesurés. « Il avait 27 ans (quand) son père est mort, il a repris les commandes d’un régime. Dites ce que vous voulez mais ce n’est pas facile, surtout à cet âge-là. Vous savez, il y a plein de généraux, plein de gens qui voudraient faire ce qu’il fait. Je l’ai déjà dit, je ne tiens pas à lui accorder du crédit, ou à ne pas lui accorder du crédit… Je veux juste dire que ce n’est pas facile pour lui. Est-il ou non sensé? Je n’ai pas d’opinion à ce sujet. J’espère qu’il est sensé. »
Le leader nord-coréen Kim Jong-Un (c) assiste, le 15 avril 2017 à Pyongyang, à une grande parade militaire à l’occasion du 105e anniversaire de Kim Il-Sung, fondateur de la République populaire démocratique de Corée
afp.com/ED JONES
Donald Trump et son administration préparent une nouvelle série de sanctions à l’encontre de Pyongyang, sans exclure l’option militaire. C’est dans ce but que la Maison Blanche a réuni les élus du Congrès jeudi, et c’est également ce que va plaider Rex Tillerson à New York demain. Quant à la Chine, elle a salué dans la foulée les déclarations « souples » de Donald Trump, tout en réitérant son opposition au déploiement d’un bouclier antimissile américain afin de protéger la Corée du Sud.
« Toutes les options doivent rester sur la table »
Un peu plus tard dans la journée, c’est le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson qui s’est exprimé devant la Conseil de sécurité de l’ONU. Il a déclaré que « toutes les options devaient rester sur la table » face à la Corée du Nord qui pourrait selon lui mener une « attaque nucléaire » contre la Corée du Sud, le Japon, voire les Etats-Unis.
Le Secrétaire d’Etat Rex Tillerson, le 19 avril 2017 à Washington
afp.com/MANDEL NGAN
« La menace d’une attaque nucléaire nord-coréenne sur Séoul ou Tokyo est réelle et c’est probablement une question de temps avant que la Corée du Nord développe la capacité de frapper le territoire des Etats-Unis », a déclaré Rex Tillerson qui présidait une réunion exceptionnelle du Conseil de sécurité. « Toutes les options en réponse à de futures provocations doivent rester sur la table », a martelé le chef de la diplomatie américaine.
« Nous devons tous faire notre part, mais la Chine représente 90% des échanges commerciaux nord-coréens, la Chine a un levier économique sur Pyongyang qui est unique et son rôle est particulièrement important », a pressé Rex Tillerson.