Le président américain a décidé de fêter l’événement en tenant, samedi, un meeting en Pennsylvanie au lieu d’assister au dîner des correspondants de la Maison Blanche.
Le Monde.fr avec AFP | 29.04.2017
Un meeting aux allures de campagne pour célébrer ses premiers 100 jours de présidence marquée par moult revers. Donald Trump s’apprête, en effet, à retrouver, samedi 29 avril, ses plus fervents partisans lors d’un rassemblement à Harrisburg, en Pennsylvanie, l’un des Etats qui lui a permis de l’emporter en novembre.
« Les 100 premiers jours de mon administration ont tout simplement été les plus couronnés de succès de toute l’histoire » des Etats-Unis, a déclaré, confiant, M. Trump dans un message vidéo diffusé par la Maison Blanche. « Je pense que personne n’a fait ce que nous avons été capables de réaliser en 100 jours, nous sommes très heureux », a-t-il poursuivi.
Visiblement optimiste, le milliardaire républicain a prévu de retrouver, samedi soir, ses partisans en Pennsylvanie. Il a indiqué sur Twitter qu’il s’attendait à une « grande foule » et une « grande énergie ».
Au même moment, se tiendra à Washington le dîner de l’Association des correspondants de la Maison Blanche. Un rendez-vous traditionnel pour les présidents américains que Donald Trump a décidé de bouder, s’estimant depuis le début de sa campagne maltraité par les médias. Il a d’ailleurs, encore une fois, tweeté qu’il déplorait que « les médias de masse (les faux) refusent d’établir la longue liste de [ses] réalisations qui incluent 28 textes législatifs, des frontières fortes et un grand optimisme ! »
Mainstream (FAKE) media refuses to state our long list of achievements, including 28 legislative signings, strong borders & great optimism!
— realDonaldTrump (@Donald J. Trump)
La plupart des médias s’accordent à l’inverse sur la faiblesse de son bilan. « Gouverner, pour l’instant, s’est révélé plus au-delà des capacités de M. Trump. Il ne savait pas grand-chose en prenant le job de président », a ainsi tranché le New York Times dans un éditorial. A ce stade de la présidence, M. Trump est même, dans les sondages, le président américain le moins populaire de l’histoire moderne des Etats-Unis.
« Budget : F. Création d’emplois : F »
Depuis son élection surprise qui a stupéfié la planète, il peine en effet à concrétiser ses promesses de campagne. Notamment la plus emblématique : abroger et remplacer l’Obamacare, la loi sur l’assurance santé de son prédécesseur. Il s’est, en effet, heurté aux divisions de sa majorité républicaine au Congrès.
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Le financement d’un mur frontalier avec le Mexique, autre leitmotiv de campagne, a dû être retiré cette semaine du projet de loi de finances pour éviter une crise budgétaire. Quant à sa grande réforme fiscale, dévoilée à la hâte cette semaine pour redorer le bilan symbolique des 100 jours et présentée comme « probablement la plus grande baisse d’impôts de l’histoire », elle a été largement perçue comme un cadeau de plusieurs milliards de dollars aux riches, qui ne fera qu’alourdir la dette du pays.
Quant à son décret le plus retentissant, visant à interdire l’entrée de ressortissants de plusieurs pays à majorité musulmane, il a été bloqué deux fois par la justice.
L’opposition démocrate, elle, jubile et décrit le début de son mandat comme un désastre et une période d’instabilité grandissante. « Budget : F. Création d’emplois : F. Assécher le marigot : F. Santé : F », a lancé vendredi la chef démocrate à la Chambre des représentants Nancy Pelosi, donnant la plus mauvaise note à la politique de Trump.