Etats-Unis : l’homme qui fait trembler Donald Trump
Après son limogeage le 9 Mai dernier l’ancien patron du FBI James Comey était entendu par le Congrès pour détailler la manière dont Donald Trump aurait tenté d’influencer son travail à la tête de l’agence de renseignement. L’ancien directeur a eu des mots durs pour le président américain. Il l’accuse de l’avoir encouragé à abandonner l’enquête sur son conseiller à la sécurité soupçonné de liens avec Moscou.
James Comey, l’ancien directeur du FBI, est entendu jeudi par la commission du Renseignement du Sénat américain. Donald Trump s’est dit “assiégé”.
C’est un témoignage explosif qu’entend depuis 16h le Congrès américain. L‘ancien patron de la police fédérale américaine y a déjà accusé le président américain de “mensonge” et de “diffamation”. En outre, James Comey a déclaré ne pas avoir de doute sur une ingérence russe dans l’élection américaine de novembre 2016.
Des “mensonges purs et simples”. James Comey ne compte pas laisser bafouée la réputation du FBI. A l’accusation que l’organisation était désorganisée, l’ex-directeur du célèbre Federal Bureau of Investigation a donc décidé de répondre à l’accusation, en prétendant que le gouvernement aurait choisi de le diffamer, lui et le FBI.
Par ailleurs, James Comey a déclaré qu’il était préoccupé par le fait que Trump puisse mentir sur leur rencontre en privé le 6 janvier. Autre accusation de taille, l’ancien directeur du FBI n’a aucun doute sur une ingérence russe dans l’élection présidentielle, qui a vu la victoire surprise de Donald Trump.
L’ancien chef du FBI James Comey a aussi jugé que les demandes de Donald Trump à son égard étaient “très dérangeantes” mais que ce n’était pas son rôle de déterminer si le président américain avait fait entrave à la justice.
Trump se dit “assiégé”
Donald Trump a déclaré jeudi à ses partisans qu’ils étaient “assiégés” et promis de continuer à combattre alors que l’ancien directeur du FBI James Comey témoignait devant le Sénat.
“Nous sommes assiégés (…) mais nous en sortirons plus grands et meilleurs et plus forts que jamais”, a déclaré le président des Etats-Unis lors d’un discours à Washington.
“Nous ne renoncerons pas à faire ce qui est juste (…). Nous savons comment combattre et nous ne renoncerons jamais.”
“Les explications changeantes m’ont déconcerté”
L’ancien directeur du FBI James Comey a aussi déclaré avoir trouvé déconcertantes et préoccupantes les explications changeantes données par le président américain Donald Trump sur les raisons de son limogeage le 9 mai dernier.
“Quand j’ai été nommé directeur du FBI en 2013, j’ai compris que j’étais à la discrétion du président, a déclaré James Comey. Le 9 mai, quand j’ai appris que j’étais renvoyé, pour cette raison, je suis rentré immédiatement chez moi en tant que citoyen ordinaire” a déclaré James Comey.(…) Mais ensuite, les explications, les explications changeantes m’ont déconcerté et m’ont de plus en plus inquiété”, a-t-il ajouté”.
Par la suite, James Comey a affirmé qu’il espérait bien que ses conversations avec le président avaient été enregistrées, comme le milliardaire l’en avait menacé dans un tweet : “J’ai choisi mes mots avec soin. J’ai vu le tweet sur les enregistrements. J’espère bien qu’il y a des enregistrements.”
Flynn et la Russie
Avant son limogeage brutal le 9 mai sur ordre du bureau oval, le président américain lui aurait demandé de mettre fin à une enquête sur les liens entre son ex-conseiller à la sécurité nationale, Michael Flynn, et la Russie.
Cette audition, attendue comme l’une des plus importantes organisées par le Congrès depuis des années, pourrait avoir des conséquences pour la présidence Trump. Celle-ci est empoisonnée depuis l’investiture de l’homme d’affaires le 20 janvier par des soupçons de collusion entre des membres de son entourage et des responsables russes.
Donald Trump : audition capitale pour James Comey :
Donald Trump : audition capitale pour James Comey
Aux Etats-Unis maintenant. Le témoignage très attendu de James Comey, le patron du FBI limogé le mois dernier. Il doit être entendu jeudi au Sénat. James Comey a d’ores et déjà confirmé que Donald Trump lui avait demandé d’abandonner toute enquête sur les liens d’un de ses conseils avec la Russie. L’ombre du Watergate plane plus que jamais sur la Maison Blanche.
“Dissiper le nuage”
Or, dans une déposition écrite publiée mercredi soir par la commission sénatoriale du Renseignement, James Comey explique que Donald Trump lui aurait demandé de “dissiper le nuage” provoqué par l’enquête sur l’ingérence russe, considérée comme une entrave à l’exercice de son mandat de chef de l’Etat.
Plus grave encore, James Comey ajoute que, lors d’un tête à tête le 14 février dans le bureau Ovale de la Maison blanche, Donald Trump lui a demandé d’abandonner l’enquête sur Michael Flynn. L’éphémère conseiller à la sécurité nationale avait omis de faire part de ses relations avec l’ambassadeur de Russie à Washington. Il avait été contraint de démissionner mi-février.
“Loyauté”
D’autres faits issus de la déposition de l’ancien patron du FBI sèment le trouble. Lors d’un dîner en tête à tête, le 27 janvier, Donald Trump lui aurait demandé de lui garantir sa “loyauté”. L’ancien directeur du FBI aurait répondu en promettant une “honnêteté loyale”.
“Je suis très troublé par le fait que la loyauté était la condition exigée de Comey pour qu’il conserve son poste, ce qui pour reprendre les termes de Comey revient à une ‘relation de favoritisme’. C’est un autre moyen pour le président d’entraver l’enquête”, a commenté le sénateur démocrate Ron Wyden.
Lors de cette audition, la personnalité de James Comey pourrait jouer un rôle déterminant. D’un tempérament prudent, connu pour noter par écrit le contenu de ses entretiens officiels, l’ancien directeur du FBI a la réputation de s’en tenir aux faits alors que Donald Trump a démontré qu’il était d’un caractère impulsif et colérique. Réponse à 16h.