Si quelque chose oppose le chef d’état-major des armées au président de la République, le chef d’état-major des armées change », a confié Emmanuel Macron au « JDD ».
PAR 6MEDIAS
Publié le 16/07/2017 à 11:03 | Le Point.fr
La Grande Muette s’est pris une soufflante. Vendredi prochain, le général de Villiers sera reçu par Emmanuel Macron. L’occasion pour les deux hommes de s’expliquer directement sur la polémique actuelle qui secoue la tête du pays. Le chef d’état-major des armées avait été sèchement recadré après ses réserves sur les économies demandées à la Défense. Des propos pourtant tenus à huis clos devant la représentation nationale. Le président de la République revient sur ce différend dans Le Journal du dimanche du 16 juillet. « Si quelque chose oppose le chef d’état-major des armées au président de la République, le chef d’état-major des armées change », a confié Emmanuel Macron. S’il comprend la réaction du général de Villiers, il se dit outré par l’écart de langage du chef d’état-major qui ne voulait pas être « baisé » par Bercy, écrit le JDD.
« Je fais ce que je veux »
Le président de la République s’insurge contre les lobbies de l’industrie militaire. « Je dis ce que je fais et je fais ce que je veux », ajoute-t-il. « Moi, j’ai des soldats sur des théâtres d’opérations, des gens qui attendent beaucoup, je les respecte, je leur dois la protection : l’intérêt des armées doit primer les intérêts industriels », rapporte ensuite le Journal du dimanche en citant Emmanuel Macron. Au quotidien, le président rappelle qu’il a reconduit le général de Villiers, 61 ans, dans ses fonctions le 1er juillet dernier pour une année entière. « Il a donc toute ma confiance » à condition de « savoir quelle est la chaîne hiérarchique et comment elle fonctionne, dans la République comme dans l’armée ». Si le maintien du chef d’état-major des armées dans ses fonctions avait été confirmé, la question de la démission s’est tout de même posée. Une interrogation vite balayée par le Premier ministre. Édouard Philippe avait assuré, vendredi 14 juillet, que le militaire pouvait, « bien entendu », rester en fonction.
Soutien aussi du président Les Républicains de la région Provence-Alpes-Côté d’Azur. Sur Twitter, Renaud Muselier écrit qu’en « aucun cas le général de Villiers ne doit démissionner. C’est un militaire exceptionnel ». « Le général Pierre de Villiers doit pouvoir compter sur le soutien de l’ensemble des Français soucieux de préserver nos capacités de défense et donc notre sécurité », a réagi dans un communiqué le vice-président du Front national, Florian Philippot. Ce dernier critique un « arbitrage budgétaire (…) aussi irresponsable qu’incompréhensible ».
Un étrange message
Vendredi 14 juillet, le général de Villiers avait publié sur son compte Facebook un message intrigant. « Choisissons donc d’agir comme si tout dépendait de nous, mais sachons reconnaître que tel n’est pas le cas. (…) La confiance dans le subordonné est, particulièrement, féconde. (…) Comme chef d’état-major des armées, je mesure chaque jour davantage à quel point je suis dépendant de l’action de chacune et de chacun d’entre vous. (…) Je terminerai par une recommandation. Parce que la confiance expose, il faut de la lucidité. Méfiez-vous de la confiance aveugle, qu’on vous l’accorde ou que vous l’accordiez. Elle est marquée du sceau de la facilité. Parce que tout le monde a ses insuffisances, personne ne mérite d’être aveuglément suivi. »