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Dans un entretien au Monde vendredi, Bernard Tapie raconte comment il a, par un coup d’esbroufe aussi ingénieux que vicieux, subtilisé Abedi Pelé à Monaco.Entre 1988 et 1993, Abedi Pelé a fait les belles heures de Marseille, en jouant 149 matches pour 30 buts sous les couleurs olympiennes. Pourtant, le Ghanéen n’aurait jamais dû signer à l’OM.Dans un entretien au Monde paru vendredi, Bernard Tapie, président du club phocéen à l’époque, a raconté comment il avait fait venir le triple Ballon d’or africain (1991, 1992, 1993), qui était promis à Monaco. L’anecdote, aussi ingénieuse que vicieuse, n’en est que plus savoureuse.À l’époque, le président de Mulhouse, où évolue le joueur, annonce à Tapie la signature imminente du joueur au club du Rocher. Tapie veut Pelé, et ne va pas se priver d’user de moyens peu éthiques pour empêcher la transaction. Il raconte avoir dit au joueur, juste avant que celui-ci ne passe la visite médicale, de refuser la prise de sang.Pour tirer les ficelles par les deux bouts, le sulfureux président de l’OM s’adresse dans le même temps à un membre de son club, qu’il sait proche de Monaco. «Je lui dis : « Tu sais, on l’a échappé belle, j’ai pas pris Abedi Pelé, il était séropositif. » Je savais qu’il me trahirait et le dirait à Monaco. Ça n’a pas raté. Et quand Pelé refuse la visite médicale, Monaco se dit : « Ah oui, c’est vrai, il est séropositif, alors on ne le prend pas. » Et le lendemain, il signait à Marseille !», se targue l’homme d’affaires, qui ne se formalise pas de ses méthodes peu scrupuleuses. «C’est comme ça. Faut gagner.»Et la suite de l’histoire a tendance à lui donner raison : avec l’OM, Abedi Pelé a remporté trois Championnats de France (1989, 1991, 1992), sans oublier la C1 de 1993.