On ne sait pas encore si cela suffira à assurer le bon déroulement des élections législatives de ce dimanche 30 juillet, mais en saisissant le conseil constitutionnel dès lundi afin de permettre aux électeurs n’ayant pas reçu leur nouvelle carte biométrique de voter, munis d’une pièce d’identité nationale numérisée, d’une carte d’électeur numérisée, d’un passeport ou même d’un permis de conduire, le président a peut-être réussi à désamorcer la bombe qui menaçait de sauter au visage de notre démocratie. Dieu merci, le conseil a dit oui sans tarder et alors là, je dis bravo puisque ce faisant, même si le phénix a risqué quelques plumes, il a fait ce qu’il avait à faire au regard de la nation. Cela ne permettra certainement pas de racheter l’image de son administration dont les erreurs et manquements lui ont fait vivre l’un de ses pires cauchemars politiques, mais c’est peut-être à cela qu’on reconnaît les grands hommes d’état, par leur capacité à trancher et à décider quand l’heure est grave…
N’empêche que la lenteur dans le retrait et la mise à disposition des cartes d’électeur a choqué plus d’un sénégalais et les services accusés à tort ou à raison d’avoir créé toute cette confusion ont certainement poussé aussi un ouf de soulagement. L’honneur est donc sauf pour le moment, mais il a eu chaud une fois de plus notre président !
Il faut dire, un malheur n’arrivant jamais seul, que de sa position, « au-dessus de la mêlée », Macky Sall a assisté ébahi au piratage de cette campagne par « le vieux » qui s’est offert une promenade de santé à travers tout le pays, toujours aussi frais qu’un gardon, le narguant au passage et jouant avec ses nerfs que l’on devine à vif !
Raison de plus pour qualifier cette décision du chef de l’état d’historique, car si elle est contestée par principe au sein de l’opposition, elle contribue largement à desserrer l’étau qui devenait de plus en plus pressant pour le pouvoir et pour le pays. Telle une cocotte minute en ébullition on a frôlé le pire. Le peuple est soulagé de l’initiative de son président, bien que sur le terrain ses effets restent encore inconnus…
Il est parfois reproché à Macky Sall de ne pas écouter, de n’en faire qu’à sa tête, je le lui reproche moi-même assez souvent. Mais bon, dans des élans de lucidité dont il est le seul à détenir les secrets, il sait lire les situations et prendre les bonnes décisions. A chaque fois que l’on se désespère de lui, il se redresse, corrige et montre ce visage républicain infatiguable. Ici, il a réaffirmé son attachement sans réserve à l’organisation d’élections transparentes, libres et démocratiques.
Nulle ne sait de quoi demain sera fait, mais cela au moins on le sait, l’urgence c’est d’arriver à voter ce 30 Juillet 2017 dans le calme et la paix. Si la coalition menée par le premier ministre remporte les élections, ce qui n’est pas risqué à prédire, il sera plus aisé de faire face aux contestations habituelles ici et là. Petit bémol néanmoins, apporté par le premier ministre lui-même, la victoire ne serait pas parfaite sans Dakar, autre épée de Damoclès sur le régime.
Des doutes encore donc et des améliorations souhaitées, mais à côté d’un certain nombre d’inconvénients, ces élections législatives présentent l’immense mérite d’exister et d’arriver à l’heure dite. A l’heure démocratique. Alors, ne boudons pas notre fierté et serrons les rangs ce dimanche dans la dignité et l’apaisement pour le destin de notre patrie.
Oumou Wane
Présidente africa 7