La communauté internationale s’inquiète de la surenchère verbale entre Washington et Pyongyang. Plusieurs dirigeants ont appelé ce samedi à «prévenir toute escalade des tensions».
Le président chinois a été le premier à réagir: une résolution pacifique du problème nucléaire nord-coréen est nécessaire, a déclaré Xi Jinping lors d’un entretien téléphonique avec Donald Trump, appelant la «partie concernée» à la retenue, selon la télévision publique chinoise. Il est dans l’intérêt commun de la Chine et des États-Unis de maintenir la paix dans la péninsule coréenne et d’accomplir sa dénucléarisation, a ajouté le président chinois. «La partie concernée doit maintenant faire preuve de retenue, et éviter les mots et les actions qui exacerbent les tensions sur la péninsule coréenne», a-t-il poursuivi selon les propos rapportés par la télévision nationale. Le règlement de la question nucléaire en Corée du Nord devra se faire in fine par le biais de discussions et la Chine souhaite maintenir la communication avec les États-Unis sur la base d’un respect mutuel, afin de favoriser une solution adaptée, a-t-il ajouté.
Escalade dangereuse
Dans la foulée à cette déclaration, plusieurs autres grands dirigeants ont appelé aussi à la retenue. À Paris, Le président Macron a, dans un communiqué, en tout début d’après midi, appelé «à la responsabilité de tous et à prévenir toute escalade des tensions» dans la péninsule coréenne, après plusieurs jours de surenchère entre Washington et Pyongyang. Dans un communiqué, le chef de l’État fait part «de sa préoccupation devant l’aggravation de la menace balistique et nucléaire en provenance de Corée du Nord, qui porte atteinte à la préservation de la paix et de la sécurité internationales». «Le régime nord-coréen est aujourd’hui engagé dans une escalade dangereuse, qui fait peser une menace sérieuse sur la sécurité de ses voisins, ainsi que sur la pérennité du régime international de non-prolifération», écrit l’Élysée. Emmanuel Macon s’est également entretenu au téléphone dans la journée avec son homologue américain Donald Trump, poursuivant, selon l’Elysée, «l’objectif d’amener la Corée du Nord à se conformer à ses obligations internationales». «Les deux présidents sont convenus de rester en contact au cours des prochains jours», a précisé la présidence française.
À Berlin, La chancelière allemande, Angela Merkel, y a aussi été de sa mise en garde : «L’Allemagne va participer de manière intensive aux possibilités de résolutions non militaires, mais je considère l’escalade verbale comme une mauvaise réponse», a-t-elle ajouté. À Londres, le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a pointé la responsabilité du régime de Kim Jong-un dans la «crise» entre la Corée du Nord et les États-Unis, assurant travailler avec ses partenaires pour trouver une «issue diplomatique». «Le régime nord-coréen est à l’origine de ce problème, et doit le résoudre», a-t-il écrit sur le réseau social Twitter. «La communauté internationale est unie pour s’assurer que la Corée du Nord mette fin à ses opérations agressives». «Nous travaillons avec les États-Unis et nos partenaires dans la région pour trouver une issue diplomatique à la crise». À Moscou, le ton est identique: la Russie est «très inquiète» des risques de conflit «très élevés» entre les États-Unis et la Corée du Nord, a estimé le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, suggérant qu’il revenait à Washington de faire un premier pas en vue d’une désescalade. La Russie «fera tout» pour qu’une confrontation entre les deux pays n’ait pas lieu, a-t-il assuré.
Comportement provocateur de la Corée du Nord
Rendant compte de l’entretien téléphonique entre le Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping, la Maison blanche a souligné que les deux chefs d’État avaient réaffirmé leur engagement mutuel en faveur d’une dénucléarisation de la péninsule coréenne. «Le président Trump et le président Xi, poursuit la Maison blanche, sont convenus que la Corée du Nord doit cesser son comportement provocateur et induisant une escalade.» Trump et Xi ont également estimé que l’adoption à l’unanimité de la résolution 2371 du Conseil de sécurité était un pas important sur la voie du rétablissement de la paix et de la stabilité en Corée. Ce texte, voté il y a une semaine, impose de nouvelles sanctions au régime de Pyongyang. La Maison blanche ajoute que «les relations entre les deux présidents sont des relations extrêmement proches et aboutiront, espérons-le, à un règlement pacifique du problème de la Corée du Nord».
Vendredi, Trump a lancé une nouvelle mise en garde à la Corée du Nord, la prévenant que les armes américaines étaient prêtes à l’emploi, «verrouillées et chargées». Le régime nord-coréen a de son côté accusé le président des États-Unis de conduire la péninsule au bord d’une guerre nucléaire.
«Espérons que tout cela s’arrange», a déclaré le président américain à des journalistes, depuis son golf privé du New Jersey. «Personne n’aime les solutions pacifiques plus que le président Trump», a-t-il ajouté.