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Le 27 août, 2017 Aliou Sow s’est éteint. La nouvelle m’a surpris. Il est parti dans la discrétion comme il a vécu car c’était l’une de ses plus belles qualités : œuvrer pour la construction d’une grande entreprise et faire le bien, en silence et loin des regards et lampions.
Ce fut par mon oncle banquier Amadou Sow que j’ai entendu son nom prononcé les premières fois. Il avait financé son activité de jeune entrepreneur créateur de la Compagnie Sénégalaise d’Entreprise. Il se révéla capitaine d’industrie, sans aucun doute l’un des premiers et l’un des meilleurs de notre nation. Il en est resté l’un des rares. Il fut donc un chef d’entreprise d’exception.
Recherché comme client par toutes les banques de la place, il fut également celui de l’une des banques que j’ai eu à diriger. Cela me permit de mieux connaître les qualités qui firent sa réussite : travail, rigueur, souci de l’investissement, aussi de la transmission de son œuvre à ses héritiers qui rassurait tout bailleur sur la durabilité du groupe qu’il avait bâti.
Il me manifesta sa confiance une première fois. J’avais choisi de faire accompagner le projet en télécommunications de l’un de ses fils par le groupe bancaire de la CBAO. J’avais sollicité sa garantie en raison de la non localisation du projet au Sénégal. Il a tenu à avoir un long entretien avec moi au terme duquel, convaincu, il la donna.
Plusieurs années plus tard, sollicité par l’État du Sénégal pour la reprise de la Banque Sénégalo Tunisienne, il me l’a manifestée une seconde fois. Il n’a accepté de prendre ce risque qu’à la condition que le projet de redressement de l’établissement qui devait perdre son agrément fut porté par moi.
Nous étions donc liés par du respect mutuel, également par la force des relations entre des membres de nos familles respectives.
Le Sénégal vient de perdre une des plus grandes figures de son économie. Il sut pourtant rester un homme simple et pieux. Malgré sa grande discrétion, son exceptionnelle générosité et ses œuvres en faveur des mosquées du Sénégal et d’ailleurs témoigneront longtemps de l’homme de foi qu’il fut.
A son épouse, à ses enfants, à tous ses proches, aux nombreux Sénégalaises et Sénégalais qui le pleurent, je présente mes condoléances les plus attristées.
Puisse Dieu l’accueillir en son Paradis.
Abdoul Mbaye
Dakar le 25 août 2017
Auteur: Abdoul Mbaye – Seneweb.com