M6info
Séisme à l’Unesco, l’organisation des Nations unies pour l’éducation, les sciences et la culture. Les Etats-Unis et Israël viennent brutalement d’annoncer leur retrait de l’institution.
“Je regrette profondément la décision des Etats-Unis d’Amérique de se retirer de l’Unesco, dont j’ai reçu la notification officielle par lettre du secrétaire d’Etat américain M. Rex Tillerson”, a annoncé la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova ce jeudi.
Les Etats-Unis ont motivé leur décision en accusant l’institution d’être “anti-israélienne”. Le pays conservera toutefois un statut d’observateur, a précisé le Département d’Etat, en lieu et place de leur représentation à l’agence onusienne basée à Paris.
Israël emboîte le pas
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé jeudi qu’Israël avait également engagé les procédures nécessaires en vue de son retrait de l’Unesco, à la suite des Etats-Unis. La décision américaine est “courageuse et morale”, a dit le chef du gouvernement israélien, selon un communiqué.
Le Premier ministre israélien a donné instruction à son ministre des Affaires étrangères de préparer le retrait de l’Etat Hébreu, qui était membre de l’organisation des Nations unies depuis 1949.
Avant lui, l’ambassadeur d’Israël à l’Onu, Danny Dannon, s’était félicité d’”un tournant”. “L’Unesco était devenue un champ de bataille pour le dénigrement anti-israélien. (…) C’est le prix à payer de la discrimination envers Israël”, dit-il dans un communiqué.
Déjà une rupture en 2011
En 2011, les Etats-Unis avaient déjà suspendu leur contribution à l’institution pour protester contre l’admission de la Palestine dans l’Organisation des nations Unies pour l’éducation, les sciences et la culture. Il semble que la décision des Etats-Unis soient à nouveau motivée par des divergences sur la question israélo-palestinienne.
Les regrets de la directrice générale
“En 2011, à l’annonce de la suspension de la contribution financière américaine (…), j’ai déjà exprimé ma conviction que jamais l’Unesco n’a été aussi importante pour les Etats-Unis, de même que les Etats-Unis pour l’Unesco”, a ajouté Irina Bokova. “Cette vérité est encore plus manifeste aujourd’hui, au moment où la montée de l’extrémisme violent et du terrorisme appelle à forger de nouvelles réponses à long terme pour la paix et la sécurité dans le monde”, a-t-elle déclaré.
Les retraits américain et israélien portent un rude coup à une institution déjà affaiblie par des difficultés financières et des luttes intestines, alors même qu’elle procède à l’élection de son prochain directeur général.