Attentat de New York : Trump veut mettre fin à la loterie des cartes vertes

 

DOLNAD-TRUMPresident © Malick MBOW
DOLNAD-TRUMPresident © Malick MBOW

M6info

C’est un coup de boutoir supplémentaire contre l’immigration massive. Donald Trump veut mettre fin au système d’attribution à la loterie des cartes vertes donnant droit de s’installer aux Etats-Unis. L’auteur de l’attentat meurtrier à New York en aurait bénéficié selon le président américain.

Lors d’une prise de parole, mercredi, Donald Trump a ainsi annoncé qu’il voulait remplacer cette loterie par un système “basé sur le mérite”, en prônant un durcissement de la politique migratoire américaine.

“Nous devons mettre fin à la migration en chaîne”

“Nous devons mettre fin à la migration en chaîne”, s’est justifié Donald Trump, tout en critiquant le système judiciaire américain. “Nous ne devons pas nous défiler, nous devons être durs. Nous n’oublierons pas ces belles vies qui nous ont été enlevées. Nous devons punir plus vite et plus sévèrement. Ces animaux passent des années en procès. Ce n’est pas bon.”

Le président américain s’en était déjà pris plus tôt dans la matinée au “programme diversité” des fameuses cartes vertes (“green cards”). “Le terroriste est entré dans notre pays grâce au Programme de loterie de visas de diversité, une merveille de Chuck Schumer”, avait-il ainsi ironisé dans un tweet, en ciblant le chef de l’opposition démocrate au Sénat.

 

Une loterie controversée

Cette loterie offre chaque année l’espoir du rêve américain à des millions d’étrangers qui y sont candidats, même si les heureux élus ne sont que 50.000.

Les responsables de l’enquête n’ont pas confirmé que l’homme d’origine ouzbèke, qui a tué huit personnes en percutant avec une camionnette cyclistes et piétons à Manhattan, avait obtenu un permis de résident permanent par ce dispositif de tirage au sort.

Mais les républicains ont sans attendre exploité l’événement pour dénoncer ce programme en vigueur depuis une vingtaine d’années et qui est depuis longtemps dans leur ligne de mire.

“Nous militons avec force en faveur d’une immigration basée sur le mérite, (nous ne voulons) plus de systèmes démocrates à la loterie. Nous devons être BIEN PLUS fermes (et plus malins)”, a écrit le président Trump.

 

Le président a également cité un officier américain à la retraite qui a déclaré sur Fox News que Chuck Schumer favorisait “l’importation de problèmes européens” en Amérique.

 

L’intéressé s’est défendu dans un communiqué mercredi. “J’ai toujours cru et je continue à croire que l’immigration est une bonne chose pour l’Amérique”, a réagi M. Schumer.

“Le président Trump, plutôt que de politiser et de diviser les Etats-Unis, ce qu’il semble toujours faire en des temps de tragédie nationale, devrait se concentrer sur la véritable solution –le financement antiterroriste– qu’il a proposé de réduire dans son dernier budget”, a ajouté le ténor démocrate.

50.000 chances par an

Le système d’attribution aléatoire des cartes vertes favorise les pays avec un taux d’émigration en Amérique relativement bas sur les cinq années précédentes. Une grosse moitié de ces visas sont attribués à l’Afrique.

Les gagnants doivent justifier d’un niveau d’études équivalant au bac ou de deux années d’emploi dans un poste nécessitant une formation.

Même si de telles mesures existent depuis un demi-siècle, M. Trump et ses alliés se déchaînaient mercredi contre le Programme de loterie de visas de diversité, adopté dans le cadre de l’Immigration Act de 1990, entré en vigueur en 1995.

Même si Chuck Schumer a en effet beaucoup oeuvré pour cette mesure, la loi générale l’incluant a été votée par des démocrates et des républicains, puis signée par le président George Bush senior.

Une étude officielle en 2007 n’a pas établi de menace particulière à la sécurité nationale émanant de bénéficiaires de ce programme censé élargir le métissage d’un pays fondé par des colons.

Un danger non prouvé

Un rapport du Congrès de 2011 n’avait pas non plus tranché, citant simplement le cas d’un Egyptien qui avait tué deux personnes par balle en 2002 à l’aéroport de Los Angeles, après que sa femme eut reçu un permis de résidence à la loterie.

Reste que l’attentat de New York vient apporter de l’eau au moulin de Donald Trump, qui a remporté la Maison Blanche sur des promesses de resserrement des frontières. Le président a ensuite rencontré les plus grandes difficultés, signant trois versions successives de décrets anti-immigration suspendus tour à tour par des juges.

 

En plus de se voir reprocher de cibler de façon discriminatoire les musulmans, les décrets présidentiels ont été critiqués sur leur efficacité voulue: depuis les attentats du 11 septembre 2001, les attaques les plus graves aux Etats-Unis ont été commises soit par des Américains, soit par des ressortissants ne provenant pas des pays visés par ces décrets migratoires.

L’Ouzbek de 29 ans qui a endeuillé Manhattan, identifié comme Sayfullo Saipov, est arrivé aux Etats-Unis en 2010. L’Ouzbekistan ne fait pas partie des pays ciblés par M. Trump, qui a ordonné quelques heures après l’attaque un renforcement du filtrage aux frontières.

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