afp.com/Aurore Belot
Depuis Bruxelles, l’ancien président indépendantiste de la Catalogne a fait savoir, via son avocat, qu’il ne se rendrait pas à Madrid devant la justice espagnole.
Il va rester en Belgique encore quelques jours. Carles Puigdemont, le président catalan destitué par Madrid, ne se présentera pas jeudi devant la justice espagnole. Selon son avocat belge, « le risque est grand qu’il soit arrêté ». « Dans la mesure de ce qu’il m’a dit, [ce retour] n’aura pas lieu », a ajouté Me Paul Bekaert.
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Interrogé mardi soir par le programme d’actualité Nieuwsuur de la chaine publique néerlandaise NOS, l’avocat a expliqué agir ainsi « parce que nous souhaitons attendre les réactions à venir du gouvernement espagnol, pour voir ce qu’il se passera ensuite ».
Crainte d’un procès inéquitable?
La justice espagnole a convoqué mardi Carles Puigdemont et treize de ses « ministres », qui sont appelés à comparaître jeudi et vendredi en vue de leur inculpation. Une juge d’instruction de l’Audience nationale, juridiction siégeant à Madrid et chargée des affaires complexes, a été saisie lundi par le parquet, qui a requis des poursuites notamment pour rébellion et sédition, chefs passibles respectivement d’un maximum de 30 et 15 ans de prison.
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Démis de ses fonctions par Madrid le 27 octobre, quelques heures après la proclamation unilatérale de la « République » catalane, l’ex-président indépendantiste s’est rendu en Belgique lundi, à Bruxelles, alors qu’étaient concrètement enclenchées les mesures de mise sous tutelle par Madrid des institutions catalanes.
Selon Paul Beckaert, il n’est pas « nécessaire » que l’Espagne introduise une demande d’extradition aux autorités belges: « J’ai déjà traité un grand nombre d’affaires avec des Basques espagnols et un interrogatoire a simplement eu lieu ici [en Belgique] mené par la police locale. » L’avocat juge qu’il est « prématuré » de dire si Carles Puigdemont aura un procès équitable en Espagne, « mais c’est certainement un argument que nous allons utiliser dans le cas d’une éventuelle demande d’extradition ».
Dénoncer les « défaillances démocratiques de l’État espagnol »
Installé à Bruxelles avec une partie de son gouvernement destitué, le leader séparatiste a expliqué lors d’une conférence de presse mardi qu’il comptait rester en Belgique avec quelques-uns de ses « ministres » pour « expliquer au monde les défaillances démocratiques de l’État espagnol ».
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Il a par ailleurs affirmé qu’il ne demanderait pas l’asile politique en Belgique, mais a prévenu qu’il ne reviendrait pas en Espagne, sans l’assurance de bénéficier d’un procès impartial, accusant le parquet de nourrir un « désir de vengeance » à son endroit. Me Paul Bekaert a également affirmé à la radio-télévision flamande VTM Nieuws mardi soir qu' »il ne pensait pas que son client avait l’intention dans les semaines à venir de rentrer en Espagne ».