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Le 21 novembre, 2017 La cérémonie d’ouverture du forum de l’Agence de développement et d’encadrement de petites et moyennes entreprises (Adepme) a été l’occasion pour le Premier ministre, Mahammed Boun Abdalah Dionne, de soutenir que l’investissement du secteur de l’infrastructure ne peut aujourd’hui être soutenu uniquement que par l’Etat.
Selon le Premier ministre, le gouvernement a laissé de l’espace et davantage d’espaces au secteur privé pour qu’il puisse prendre la relève de l’investissement à travers des concessions de service publique, des mécanismes qui permettent au secteur privé national et ses partenaires de prendre le relais.
«L’Etat pourra faire davantage dans la formation professionnelle parce que 45% de nos jeunes n’ont aucune qualification, aucun métier. Donc nécessairement, ils remplissent les statistiques du chômage. (…) Donc on va davantage faire du soft pour justement permettre de relever ce défi que nous avons pour l’emploi des jeunes de notre pays. Beaucoup de job ont été créés, mais il nous faut un rythme beaucoup plus fort. C’est la vision. Pour ce faire, il faut une décentralisation et une déconcentration», a-t-il expliqué.
«Parmi les 6.000 projets (enregistrés), 3000 jeunes ont été formés à l’entreprenariat, 586 business plan sont venus des régions du Sénégal et de la diaspora et aujourd’hui nous avons 150 entreprises en gestation qui peuvent être supportés par le concours business académique. Ces 150 entreprises vont recevoir une bourse d’appui pour une valeur d’un milliard 200 millions de francs Cfa», indique le Premier ministre qui a invité le secteur privé à trouver un mentor pour chacun des 150 lauréats du business académiques.
L’économie sénégalaise peine à absorber les centaines de milliers de demandeurs d’emploi
Mahammed Boun Abdallah a révélé qu’il a travaillé avec l’aide de la Banque mondiale sur un fonds de 60 millions de dollars dédié aux jeunes créateurs d’entreprises.
Laurent Corthay, Responsable du commerce et compétitivité au niveau de la Banque mondiale, venu prendre part au forum de la Pme, a, pour sa part, fait savoir que «le Sénégal affiche une croissance qui dépasse les 6,5% depuis 2015». «Les projections suggèrent que cette tendance va continuer. C’est remarquable et ça positionne le Sénégal parmi les économies à plus forte croissance du continent. Le paradoxe, c’est que cette croissance ne s’est pas accompagnée d’une création d’entreprises fortes. En effet, l’économie sénégalaise peine à absorber les centaines de milliers de jeunes qui sont sur le marché du travail chaque année. Les Pme sont susceptibles de renverser cette tendance en créant des emplois qui sont capables de hisser cette jeunesse hors de la pauvreté», dit-il.
Ndèye Fatou Ndiaye
Auteur: Ndèye Fatou Ndiaye