Le président français Emmanuel Macron a qualifié ce mercredi de «regrettable» la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem capitale d’Israël. Plus radical, le mouvement islamiste palestinien Hamas a affirmé que la décision de Trump ouvrait «les portes de l’enfer pour les intérêts américains dans la région». Quant à l’Iran, il estime que la décision de Trump provoquera une « nouvelle Intifada».
Lors d’une conférence de presse à Alger où il est en visite, Emmanuel Macron a souligné «l’attachement de la France et de l’Europe à la solution de deux Etats, Israël et la Palestine vivant côte à côte en paix et en sécurité dans des frontières internationalement reconnues avec Jérusalem comme capitale des deux Etats». Le président français a également appelé à «éviter à tout prix les violences».
Benjamin Nétanyahu a salué comme un «jour historique» la reconnaissance par le président américain Donald Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël.
Pour Abbas, Trump a «détruit» une solution à deux Etats
Pour Mahmoud Abbas, les Etats-Unis ne peuvent plus jouer leur rôle historique d’intermédiaire de la paix avec les Israéliens. «Par ces décisions déplorables, les Etats-Unis sapent délibérément tous les efforts de paix et proclament qu’ils abandonnent le rôle de sponsor du processus de paix qu’ils ont joué au cours des dernières décennies», a lancé le président palestinien.
Le secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat, a déclaré quant à lui que le président américain avait «détruit» la solution dite à deux Etats en annonçant la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël.
Ismaïl Radouane, un haut responsable du Hamas s’exprimant devant des journalistes dans la bande de Gaza, a appelé les pays arabes et musulmans à «couper les liens économiques et politiques» avec les ambassades américaines, et à expulser les ambassadeurs américains.
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L’ONU contre toute mesure unilatérale
«Il n’y a pas d’alternative à la solution de deux Etats» avec «Jérusalem comme capitale d’Israël et de la Palestine», a déclaré Antonio Guterres. Le secrétaire général de l’ONU a rappelé qu’il avait toujours été «contre toute mesure unilatérale».
Le Premier ministre libanais Rafic Hariri « rejette et dénonce cette décision et annonce aujourd’hui sa plus totale solidarité avec le peuple palestinien ».
Pour la Jordanie, c’est une « violation des décisions du droit international et de la charte des Nations unies », selon le porte-parole du gouvernement Il ainsi dit « le rejet par le royaume jordanien de cette décision qui fait monter les tensions, consacre l’occupation (…) israélienne depuis 1967 de la partie Est de la ville, (…) et provoque la colère (…) des musulmans comme des chrétiens ».
« Nous condamnons la déclaration irresponsable de l’administration américaine (…) cette décision est contraire au droit international et aux résolutions de l’ONU », a réagi la Turquie via sonministre des Affaires étrangères.
Les préocuppations de l’UE
«Nous ne sommes pas d’accord avec la décision américaine de transférer son ambassade à Jérusalem et de reconnaître Jérusalem comme la capitale israélienne avant un accord final sur son statut», a déclaréla Britannique Theresa May dans un communiqué, estimant que cette décision n’était «d’aucune aide» pour les perspectives de paix dans la région. Tandis que la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini a affirmé : « L’Union européenne exprime sa sérieuse préoccupation à propos de l’annonce aujourd’hui du président des Etats-Unis Trump sur Jérusalem et les répercussions que cela peut avoir sur la perspective de paix .»
Le gouvernement allemand « ne soutient pas cette position car le statut de Jérusalem ne peut être négocier que dans le cadre d’une solution de deux Etats », a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel, citée dans un tweet de son porte-parole Steffen Seibert. « Jérusalem ville sainte, unique au monde. Son futur doit être défini dans le cadre d’un processus de paix basé sur les deux Etats, Israël et Palestine », a réagi sur Twitter du chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni.