*Le roi Felipe rend hommage à son père au lendemain de ses 80 ans

 

Marianne BARRIAUX,AFP sam. 6 janv.

A l’occasion d’une cérémonie traditionnelle lançant l’année militaire au Palais royal de Madrid, le roi a adressé ses v?ux d’anniversaire à son père, en présence notamment du Premier ministre Mariano Rajoy et de l’état-major militaire.

« Félicitations, Votre Majesté, et merci aussi pour tant d’années de loyaux services à l’Espagne », a-t-il déclaré à Juan Carlos, en grande tenue militaire aux côtés de son épouse Sofia et de sa belle-fille la reine Letizia.

Leur réapparition côte à côte intervient après une année délicate pour

Felipe-VI © Malick MBOW
Felipe-VI © Malick MBOW

, chef d’Etat au rôle essentiellement protocolaire mais garant de l’unité de la Nation, qui est intervenu plusieurs fois directement dans la crise en Catalogne, où 47% des électeurs préfèreraient rompre avec le royaume pour fonder une république.

Mais selon les spécialistes de la royauté, l’évènement vise surtout à réparer ce que Juan Carlos a vécu comme un affront en juin: ne pas avoir été invité à la cérémonie pour les 40 ans des élections ayant marqué le retour à la démocratie, qu’il avait lui-même convoquées en 1977. Juan Carlos avait accédé au trône après la mort du dictateur Franco en 1975 et abdiqué en juin 2014

« Des personnes de son entourage avaient exprimé son malaise: il était fâché d’avoir été exclu », avait expliqué à l’AFP le journaliste Jose Apezarena, auteur d’une biographie de Felipe VI.

Cela lui avait fait « très mal » car « c’est grâce à lui qu’a eu lieu une transition exemplaire d’une dictature à une démocratie complète », assure le chroniqueur des affaires royales Jaime Penafiel, et « il avait fait savoir que si on l’humiliait à nouveau, il irait célébrer ses 80 ans à l’étranger ».

A peine intronisé, Felipe VI, qui fêtera ce mois-ci ses 50 ans, avait pris ses distances pour tenter de redorer l’image ternie de la monarchie, alors que la presse critiquait les frasques de Juan Carlos – parti chasser l’éléphant en Afrique en galante compagnie en pleine crise économique – mais aussi ses liens avec les monarchies du Golfe ou l’opacité de sa fortune.

Nombre d’Espagnols n’ont pourtant pas cessé d’admirer ce roi qui a stoppé un putsch militaire en 1981 et démontré ses dons de négociateur et son instinct politique.

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