16/01/2018 21:46
En Catalogne, les deux grands partis indépendantistes sont d’accord pour investir Carles Puigdemont
Ils soutiennent sa candidature comme candidat à la présidence de la région de Catalogne.
CATALOGNE – Les deux principaux partis indépendantistes de Catalogne ont annoncé, ce mardi 16 janvier, avoir trouvé un accord pour investir au poste de président régional Carles Puigdemont, exilé en Belgique en raison des poursuites de la justice espagnole.
Juntos por Cataluña (centre-droit) et Izquierda Republicana de Cataluña (Gauche républicaine de Catalogne, ERC) « sont d’accord pour soutenir Carles Puigdemont comme candidat à la présidence de la région de Catalogne », ont annoncé les deux partis dans un communiqué conjoint qui ne précise pas si l’accord implique l’acceptation d’une investiture à distance.
C’est l’option privilégiée par l’ancien président destitué par le gouvernement central, parti en Belgique quelques heures avant son inculpation en Espagne pour rébellion, sédition et détournement de fonds et exposé à un placement immédiat en détention provisoire s’il rentrait en Espagne.
Mais le chef du gouvernement Mariano Rajoy a prévenu qu’il n’accepterait pas ce nouveau défi du leader séparatiste depuis la Belgique, et qu’en cas d’investiture « à distance », il ne rendrait pas à la région son autonomie, suspendue de facto après la déclaration d’indépendance unilatérale votée par son parlement le 27 octobre.
Ce jour-là, Madrid avait dissous le Parlement catalan, destitué le gouvernement régional et convoqué un nouveau scrutin pour le 21 décembre. Mais les séparatistes ont obtenu peu ou prou le même pourcentage de voix (47,5%) lors de ces élections, et la majorité de 70 sièges sur 135 au parlement qui leur permet d’investir à nouveau un président dans leur camp.
L’accord atteint entre les deux listes permet aussi à ERC de garder la présidence du parlement.
L’annonce intervient à la veille de l’ouverture de la législature catalane, avec une première séance au parlement mercredi où les indépendantistes doivent poser les jalons pour l’investiture de Carles Puigdemont prévue à la fin du mois.
Il leur faut pour cela s’assurer du soutien des quatre députés de la CUP (Candidature d’unité populaire, extrême gauche indépendantiste).
Le gouvernement a annoncé qu’il bloquerait toute tentative de Carles Puigdemont et des quatre députés indépendantistes installés aussi à Bruxelles de tenter d’agir à distance depuis Bruxelles – soit en votant lors de la séance initiale mercredi pour choisir le président du parlement, soit plus tard en s’opposant devant la Cour constitutionnelle à la prise de fonction du président destitué.