Affaires Darmanin et Hulot: Macron fustige la « République du soupçon » 

Emmanuel MACRON - © Malick MBOW
Emmanuel MACRON – © Malick MBOW

13/02/2018 à 20h54 Mis à jour le 13/02/2018

Lors d’une déclaration devant la presse, le président de la République a affirmé qu’il ignorait que des plaintes pour viol avaient été déposées contre les deux futurs ministres au moment où le gouvernement a été formé.

La question s’est rapidement posée, on connaît désormais la réponse. Alors qu’une plainte pour viol a été déposée contre Gérald Darmanin et une contre Nicolas Hulot, et que des vérifications ont été faites sur les potentiels ministres lors de la formation du gouvernement, Emmanuel Macron pouvait-il ignorer l’existence de ces deux plaintes? La réponse est oui, a affirmé ce mardi soir le chef de l’Etat, lors d’une déclaration devant la presse, hors des caméras.

Invitation à la méfiance

Le président de la République a expliqué qu’il n’avait pas demandé si les potentiels ministres avaient fait l’objet d’une plainte « classée sans suite car infondée ». « Il n’y a pas eu de jury de moralité, il y a eu des éléments de bon sens », a déclaré Emmanuel Macron, qui dit s’être interrogé sur le rôle des contre-pouvoirs, « qui ne doit pas consister à éliminer le pouvoir ».

Le chef de l’Etat a mis en garde contre une « République du soupçon », invitant à « collectivement se méfier ». Il a expliqué n’avoir pas eu connaissance de l’existence de la plainte qui avait été déposée contre Nicolas Hulot lorsqu’il l’avait fait entrer au gouvernement. « Bien évidemment non car ce n’est pas une question que j’ai posée. Après, j’ai été informé par Nicolas Hulot », a-t-il détaillé. « Mais ce n’est pas inscrit au casier judiciaire ». Demander « ‘est-ce que quelqu’un a déjà porté plainte contre vous ?’, cela n’existe dans aucune démocratie au monde », a-t-il lancé. « Il faut collectivement qu’on se méfie ».

 

 

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« Je ne souhaite pas que ça aille plus loin pour ma part », a-t-il lancé, s’interrogeant sur le fait de savoir « où peut s’arrêter la nécessaire transparence et le jeu des contre-pouvoirs ».

Le gouvernement et l’exécutif ont fait bloc

Les faits reprochés à Nicolas Hulot ont été évoqués dans un article de la revue Ebdo publié vendredi dernier. Anticipant sa parution, le ministre de la Transition écologique est venu se défendre sur BFMTV et RMC jeudi. « Je n’ai rien à me reprocher », a-t-il affirmé, évoquant des « rumeurs ». L’article d’Ebdo portait à la fois sur des accusations de harcèlement sexuel, qui ont été démenties par la personne présentée comme celle qui l’avait accusé, mais aussi sur une plainte pour viol déposée en 2008, dont l’existence a été confirmée le procureur de Saint-Malo quelques heures plus tard. Dans un communiqué, il précisait qu’elle avait été classée sans suite car les faits, survenus en 1997, étaient alors prescrits d’un an.

Démission vite exclue

Dès l’annonce de la parution d’Ebdo, le gouvernement et l’exécutif ont fait bloc derrière le ministre, de la même manière qu’ils avaient fait bloc derrière Gérald Darmanin, le ministre de l’Action et des comptes publics. Très rapidement, et dans les deux cas, leur éventuelle démission a été exclue par l’Elysée, l’exécutif s’en tenant à la ligne du « pas de démission tant qu’il n’y a pas de mise en examen. »

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Gérald Darmanin a été entendu par des enquêteurs ce lundi, sur un dossier portant sur des faits qui datent de 2009, et pour lesquels une enquête préliminaire a été rouverte en janvier. La plainte, déposée en 2017, avait d’abord été classée sans suite car la plaignante, Sophie Spatz, avait refusé de répondre aux convocations des enquêteurs. Celle-ci, conseillée par une nouvelle avocate, a redéposé sa plainte à la mi-janvier.

Charlie Vandekerkhove avec Mathieu Coache

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