Paris Match| Publié le 05/03/2018
Donald Trump et Xi Jinping à Pékin, le 9 novembre 2017.Jonathan Ernst / Reuters
Lors d’une levée de fonds, Donald Trump a évoqué sur la fin de la limite des mandats présidentiels en Chine, plaisantant en déclarant : «Nous devrions essayer un de ces jours».
Donald Trump voudrait-il s’inspirer de la Chine? Samedi, le président américain se trouvait dans sa demeure de Mar-a-Lago, en Floride, où il a participé à un déjeuner et une levée de fonds, entouré par des républicains. CNN a obtenu un extrait du discours du milliardaire, qui a notamment évoqué l’abrogation prochaine de la limite de mandats présidentiels en Chine, permettant potentiellement à Xi Jinping de ne pas quitter le pouvoir. «Maintenant, il est président à vie. [rires et applaudissements dans la salle] Président à vie. Non il est génial. Et, vous voyez, il a été capable de faire ça. Je trouve ça génial. Peut-être que nous devrions essayer un de ces jours.» Une déclaration qui a fait rire le public, alors que le président américain a déjà posé les bases pour sa campagne de réélection, choisissant un directeur de campagne et même un slogan.
Cette marque d’humour n’a pas été du goût de tous : reconnaissant l’ironie, le «New York Times» a tout de même écrit que la phrase montrait que «Donald Trump a véritablement un problème avec la démocratie». Les éditorialistes ont ainsi cité l’admiration du président américain envers certains dirigeants «aux méthodes de plus en plus brutales et autocratiques», comme Vladimir Poutine, Recep Tayyip Erdogan ou Rodrigo Duterte, ou encore l’«étrange indifférence» de Donald Trump envers les mises en garde des services de renseignements américains à propos de l’interférence de la Russie dans les élections américaines. «M. Trump ne voit aucun intérêt ni responsabilité dans la promotion de la démocratie. En voulant amasser encore plus de pouvoir, M. Xi a écrasé tous ses rivaux, fait taire tous les dissidents, a miné les institutions chinoises, fait la promotion d’un culte de la personnalité, affaibli l’économie de marché, détruit toute ébauche de presse indépendante et renforcé le contrôle sur une société qui est déjà une des plus restreintes du monde», ont ajouté les éditorialistes.
« Hillary est-elle une personne heureuse? »
Même s’il est président depuis plus d’un an, Donald Trump garde Hillary Clinton en tête et a encore parlé d’elle samedi. «Hillary est-elle une personne heureuse? Vous pensez qu’elle est heureuse? Quand elle rentre chez elle le soir, est-ce qu’elle se dit : « Quelle belle vie »? Je ne crois pas. On ne sait jamais. J’espère qu’elle est heureuse», a-t-il déclaré. Mais il garde une rancoeur envers la justice qui, à ses yeux, a tort de ne pas enquêter davantage sur son ancienne adversaire : «Je vous le dis : le système est truqué, les amis. Je le dis depuis longtemps. C’est un système truqué. Et nous n’avons pas encore les bonnes personnes pour l’instant. Nous avons beaucoup de personnes géniales, mais pour certaines choses, nous n’avons pas les personnes adéquates.»
Il s’est également attaqué à George W. Bush, critiquant la décision de l’ancien président républicain de lancer une guerre en Irak, «la pire décision jamais prise» selon lui : «C’était Bush. Un autre vrai génie, a-t-il ironisé. C’était Bush. Ca s’est avéré être de superbes renseignements. Vous voyez? De belles agences de renseignements», a-t-il poursuivi, en profitant pour attaquer une nouvelle fois les renseignements américains, cette fois sur les armes de destruction massive qui ne se trouvaient finalement pas en Irak -un argument qu’il a déjà utilisé pour mettre en doute les informations sur l’influence de la Russie dans la campagne présidentielle de 2016. «Nous sommes genre les idiots du monde parce que de mauvais politiciens ont dirigé le pays pendant longtemps», a ajouté Donald Trump, qui se verrait bien président jusqu’en 2024.