Le présumé rappel à l’ordre des Qataris à Karim Wade, qui parlerait désormais trop politique, n’a certainement pas eu l’effet escompté. Hier, le fils du Président Abdoulaye Wade, depuis ses salons douillets de Doha, s’est fendu d’un communiqué au vitriol contre Macky Sall et son régime. Bombant le torse pour ses victoires judiciaires contre l’Etat à Paris et ailleurs à l’international, Karim Wade note que la cause est entendue. Et que Macky Sall, qui voudrait utiliser la justice pour l’écarter de la présidentielle, devrait se résoudre à l’affronter, le 24 février 2019 «dans une compétition loyale et transparente». A cette date, il promet de battre le chef de l’Etat à plate couture et à mettre fin à son règne d’injustice.
Karim Wade ne boude pas son plaisir, après que la justice française a refusé la saisie-confiscation de ses biens. Mieux, il en profite pour égratigner le chef de l’Etat, qui, dit-il, a mis la justice sénégalaise à ses ordres. «Ce 14 mars 2018, la Cour d’appel de Paris, confirmant un jugement déjà rendu par le Tribunal de Grande instance de Paris, a infligé un cinglant revers à Macky Sall, en rejetant la demande de confiscation présentée au nom de l’Etat du Sénégal. (…). Encore une fois, justice m’est rendue par des juridictions étrangères, indépendantes, impartiales, composées de magistrats non soumis aux ordres de Macky Sall et de son clan, de ses amis et de sa famille», clame-t-il d’entrée.
«La justice a anéanti tous ses rêves de se débarrasser de l’adversaire politique que je suis»
Galvanisé par sa récente victoire, Karim Wade poursuit : «Partout où ma cause a été entendue équitablement par un tribunal impartial, devant la Cour de Justice de la Cedeao, le Conseil des Droits de l’Homme des Nations-Unies, le Pôle financier de Paris, suite à la plainte de l’Etat du Sénégal en France et, maintenant, devant la Cour d’appel de Paris, le droit et la vérité lui ont été opposés, anéantissant ainsi ses rêves de se débarrasser de l’adversaire politique que je suis». En plus d’un acharnement personnel contre lui, le fils de l’ancien Président Abdoulaye Wade dénonce l’argent du contribuable qui a été dépensé dans ce qui est, pour lui, une pseudo-traque infructueuse. «Depuis 2012, il aura dilapidé en vain des dizaines de milliards pour mener une prétendue traque des biens mal acquis, dont l’objectif inavoué est aujourd’hui connu de tous».
«Je suis plus que jamais déterminé à lui faire face et à le battre au soir du 24 février 2019»
Considérant que les manouvres pour le liquider de la course présidentielle ont échoué, il appelle le chef de l’Etat, candidat à sa propre succession, à se résoudre à lui faire face le 24 février 2019. «La cause est désormais entendue! Le moment est également venu pour Macky Sall de se résoudre à m’affronter dans une compétition loyale et transparente. Je suis plus que jamais déterminé à lui faire face lors de la prochaine élection présidentielle et à le battre au soir du 24 février 2019». En attendant de faire face au leader de la mouvance présidentielle, Karim Wade, candidat désigné du Pds, tend la main aux Sénégalais auxquels il promet le meilleur, après avoir envoyé hors du pouvoir le régime actuel qui, pour lui, est en train de faire souffrir le peuple. «Je fais la promesse ferme aux Sénégalais que s’ils m’accordent la majorité de leurs suffrages, au soir du 24 février 2019, je me mettrai immédiatement au travail avec eux, pour abréger les souffrances de mon peuple et mettre un terme au règne de l’injustice en lui ouvrant de nouvelles perspectives que lui assignent son audace et son mérite», explique-t-il. Il conclut en invitant ses compatriotes au «combat pour un Sénégal réellement indépendant, prenant son destin en main, dans une Afrique unie et prospère».
Mbaye THIANDOUM