Facebook dans la tourmente après une fuite de données

Mark ZUCKERBERG - © Malick MBOW
Mark ZUCKERBERG – © Malick MBOW

 

  • le 20/03/2018

 

VIDÉO – Le réseau social a perdu près de 30 milliards de dollars en quelques heures à la Bourse de New York après l’affaire Cambridge Analytica, un cabinet d’analyses qui aurait collecté des données privées de 50 millions d’utilisateurs.

Facebook a essuyé lundi dans la journée un sérieux trou d’air à la Bourse de New York, plombé par le dossier Cambridge Analytica. Lundi, l’action du géant de la Silicon Valley a lourdement chuté lundi (-6,77% à 172,56 dollars),. Le groupe dirigé par Mark Zuckerberg a ainsi vu sa capitalisation boursière fondre de près de 30 milliards.

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Preuve que les déboires de Facebook sont pris très au sérieux, la chute de la firme à Wall Street a entraîné dans son sillage un certain nombre de valeurs du secteur technologique.

Cambridge Analytica aurait collecté des données privées appartenant à près de 50 millions d’utilisateurs de Facebook, pour améliorer la visibilité et l’efficacité de la campagne de Donald Trump

Cette dégringolade en Bourse intervient après l’enquête réalisée conjointement par le New York Times et The Observer, l’édition dominicale du quotidien britannique The Guardian. Ce week-end, les deux journaux ont révélé que le cabinet d’analyses Cambridge Analytica aurait collecté des données privées appartenant à près de 50 millions d’utilisateurs de Facebook, dans le but d’améliorer la visibilité et l’efficacité de la campagne électorale de Donald Trump. Les données récoltées auraient permis d’élaborer un logiciel capable de prédire et d’influencer le vote des électeurs. Liée au Parti républicain américain, la société affirme disposer d’informations sur plus de 230 millions d’électeurs américains…

Outre-Atlantique, l’affaire fait des vagues. Plusieurs membres du Congrès se sont inquiétés d’une éventuelle violation de la vie privée. Lundi, le sénateur démocrate Ron Wyden s’est fendu d’un courrier au fondateur de Facebook, afin d’obtenir des précisions concernant le partage des données des utilisateurs du réseau social avec des tiers.

Selon le New York Times , le responsable de la sécurité de Facebook, Alex Stamos, serait sur le départ. Selon le quotidien, Stamos faisait partie des rares personnes au sein du groupe à réclamer plus de transparence sur le rôle joué notamment par des trolls russes sur le réseau social pendant la campagne présidentielle américaine de 2016. D’après une source proche du dossier, ses responsabilités ont déjà été transférées à d’autres cadres de la société. Il quitterait son poste en août.

L’Europe demande des clarifications

Sur le Vieux Continent aussi, cette manipulation de données personnelles passe mal. La Commission européenne souhaite demander à Facebook des «clarifications» après les révélations de ce week-end. Vera Jourova, la commissaire en charge de la protection des données personnelles, a même qualifié sur Twitter ces informations d’«effroyables».

Si Facebook vient d’annoncer qu’il avait «suspendu » ses activités avec Cambridge Analytica, cette nouvelle affaire vient ternir un peu plus l’image du réseau social qui compte plus de 2 milliards d’utilisateurs à travers le monde. Sa crédibilité est déjà largement entachée. Les réseaux sociaux, à commencer par Facebook, constituent le premier foyer de propagation de la désinformation. Voilà quelques mois, les dirigeants de Facebook s’étaient déjà retrouvés sous le feu des critiques, depuis l’ingérence de la Russie dans la campagne présidentielle américaine de 2016. La firme avait fini par admettre des «erreurs». Et en janvier dernier, dans un message posté sur son réseau social, Marc Zuckerberg s’était donné pour défi personnel de «réparer» Facebook. Assurément, le dirigeant n’est pas au bout de ses peines…

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