Alors que son livre confessions «les Leçons du pouvoir» sort ce mercredi, François Hollande était l’invité du 20 Heures de France 2, mardi soir. Face à Anne-Sophie Lapix, l’ancien chef de l’État a expliqué son souhait de « dire aux Français ce qui a été (sa) responsabilité, (son) action, le pouvoir (qu’il a) exercé dans une période extrêmement éprouvante ». Tout en n’oubliant pas d’égratigner au passage son successeur à l’Elysée.
Sur son bilan
L’ancien président de la République a vanté les retombées positives de son action au pouvoir. Répétant notamment que « le chômage (avait) baissé » et pointant une croissance du PIB « au-delà de 2 % », François Hollande vante « le pacte de responsabilité », des négociations « sur le climat » ou encore pour « le maintien de la Grèce dans la zone euro ».
Sur la présidentielle 2017
François Hollande est également revenu sur son souhait de ne pas se présenter à l’élection présidentielle de 2017, alors qu’Emmanuel Macron était déjà en lice. « Auriez-vous pu le battre ? » demande alors Anne-Sophie Lapix. « J’aurais pu, mais je ne l’ai pas voulu », répond-il, mettant en avant que son ancien ministre et lui seraient sans doute sortis perdants de ce duel.
Sur la politique économique d’Emmanuel Macron
La première attaque est dégainée alors que l’ancien chef de l’Etat défend son bilan et notamment les hausses d’impôt qui ont accompagné son accession au pouvoir. « Dans un premier temps, la politique pour redresser les comptes publics de la France a consisté à augmenter les impôts, convient-il. Il fallait qu’il y ait cet appel à la solidarité. Mais là (sur la politique économique actuelle), je ne comprends pas. »
« Pourquoi demander un effort aux retraités et exonérer non pas les riches, mais les très riches ? » demande-t-il ensuite, comparant la hausse de la CSG pour les retraités et la suppression programmée de l’impôt sur la fortune. « Lorsqu’un budget va mieux, il n’est pas nécessaire de demander des prélèvements supplémentaires aux moins favorisés… » Et l’ancien président de la République de trancher : « Il fait un pari qui n’est pas le bon. »
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Un plus tard, François Hollande revient de nouveau sur la politique économique du gouvernement, qualifiée de « dure ». « Elle est difficile alors qu’à mon avis, les conditions économiques ne devraient pas permettre qu’elles le soient aujourd’hui », appuiera-t-il.
Hollande règle ses comptes
Sur la SNCF
Interrogé sur le mouvement social des cheminots, François Hollande convient d’abord avoir « pris la décision de changer le statut des entreprises ferroviaires et d’accepter l’ouverture à la concurrence ». Mais critique la méthode employée par le gouvernement.
« Chaque fois que l’on conduit une réforme dans la concertation et dans la négociation, elle passe, soutient-il. Chaque fois qu’on veut aller brutalement et vite, et que l’on ne veut pas la négociation, l’incompréhension est grande », ajoute-t-il, arguant de sa propre expérience lors de la première mouture de la loi El Khomri, rejetée par la rue.
Interrogé sur la nécessité ou non de supprimer le statut des cheminots, l’ancien chef de l’État a botté en touche. « Je ne suis pas aujourd’hui en situation […] Mais on ne le fera pas sans concertation collective », a-t-il éludé.
Sur le discours aux évêques de France
L’ancien locataire de l’Élysée est également revenu sur le discours controversé tenu par Emmanuel Macron face aux évêques de France. François Hollande explique d’abord ne pas comprendre « qu’il ait pu dire qu’il y avait une relation abîmée, et qu’elle devait être réparée ». « S’il s’agit du Mariage pour tous, s’il s’agit du remboursement intégral de l’interruption volontaire de grossesse […], alors, c’était à l’État, à la loi, de dire ce que devait être le droit », soutient-il, assurant toutefois que l’État « n’avait pas vocation à froisser les catholiques ».
Sur la Syrie
François Hollande a également appelé Emmanuel Macron et ses partenaires internationaux à intervenir en Syrie, après l’usage supposé d’armes chimiques. « Quand une ligne rouge est transgressée, la seule action possible est une frappe, ou des frappes, souligne-t-il. […] Ne rien faire serait une impunité et conduirait le régime de Bachar al-Assad à continuer à massacrer son peuple ».