AFP,AFP ven. 13 avr.
« Son visage semblait légèrement orange, avec des poches très blanches sous les yeux là où, je pense, il avait mis ses lunettes de protection (pendant ses séances de bronzage artificiel), et (il avait) une coupe impressionnante, des cheveux très blonds qui, après une inspection minutieuse, semblaient être les siens. Je me rappelle m’être demandé combien de temps il lui fallait pour mettre tout ça en place le matin. Alors qu’il tendait la main, j’ai mentalement pris note de vérifier sa taille. Elle était plus petite que la mienne, mais pas anormalement plus petite ».
– Le parrain Trump –
« Le cercle silencieux qui acquiesce. Le boss qui fait le jour et la nuit. Les serments de fidélité. La vision du monde selon laquelle tous sont contre nous. Le mensonge généralisé, qu’il soit petit ou gros, au service d’une sorte de code de loyauté qui place l’organisation au-dessus de la moralité et de la vérité ».
– Trump et les femmes –
« Je suis germophobe. Ce ne serait pas possible que je laisse des gens se faire pipi dessus devant moi. Pas question », dit Donald Trump, cité dans le livre, en démentant le rapport d’un ancien agent secret britannique relatant une soirée présumée avec des prostituées en 2013 à Moscou.
« Il a alors discuté des cas où des femmes l’accusaient d’agressions sexuelles, un sujet que je n’avais pas évoqué. Il a mentionné un certain nombre de femmes, et il se souvenait de leurs accusations. Alors qu’il se plaçait sur la défensive et que la discussion virait au désastre, d’instinct, j’ai sorti l’atout de ma manche: « Monsieur, nous n’enquêtons pas sur vous ». Cela a semblé le calmer ».
– Des gens solides –
John Kelly, ministre de la sécurité intérieure à l’époque devenu depuis secrétaire général de la Maison Blanche, « a dit qu’il était écoeuré par mon limogeage et qu’il entendait démissionner en signe de protestation (…) J’ai dit à Kelly de ne pas faire ça, mettant en avant le fait que le pays avait besoin de gens solides autour de ce président. Particulièrement de ce président ».
– Pas un rire –
« Je ne me rappelle pas l’avoir entendu rire, pas une fois. Ni pendant des conversations avant les réunions. Ni pendant une discussion (…). Au risque de surinterpréter, et je pense qu’il est possible qu’en privé il fasse rire sa femme et ses enfants ou que j’aie raté plusieurs éclats de rire en public, mais je ne connais aucun autre dirigeant élu qui ne rie pas régulièrement en public. Je soupçonne que son apparente incapacité à le faire est ancrée dans une profonde insécurité, une incapacité à être vulnérable ou à prendre le risque d’apprécier l’humour des autres, ce qui, après réflexion, est vraiment très triste pour un dirigeant et un peu effrayant pour un président ».
– Feu de forêt –
« La présidence de Donald Trump menace beaucoup de ce qui est bon dans cette nation. Nous sommes tous responsables des choix profondément imparfaits présentés aux électeurs lors de l’élection de 2016, et notre pays en paie le prix fort: ce président n’a pas d’éthique, n’est pas attaché à la vérité et aux valeurs des institutions. Sa façon de diriger est transactionnelle, menée par son égo et basée sur la loyauté personnelle. Nous avons la chance que quelques dirigeants éthiques aient choisi de servir et de rester à des hauts postes du gouvernement, mais ils ne peuvent empêcher tous les dégâts de l’incendie de forêt qu’est cette présidence. Leur tâche est d’essayer de le circonscrire ».