CULTURE
Son nom de super-héros : Gassaman
MAMOUDOU GASSAMA – L’histoire de Philippe Niamen, auteur et illustrateur, et celle de Mamoudou Gassama sont étrangement liées. Le soir où le jeune malien escalade 4 étages pour sauver un petit garçon de quatre ans, Philippe Niamen est hospitalisé d’urgence pour le souffle au cœur dont il souffre. Il découvre les images de Mamoudou Gassama à son réveil sur les réseaux sociaux et est si impressionné qu’il décide d’en faire un storyboard.
Le fan de comics et de BD a immédiatement vu un scénario se dessiner dans le geste du héros naturalisé dès lundi par Emmanuel Macron: « Pour moi, c’était un scénario de comics. Je n’aurais jamais imaginé qu’on puisse faire ça dans la vraie vie », a t-il expliqué au HuffPost.
À peine sorti de l’hôpital, l’illustrateur dessine 4 planches qu’il poste sur son compte instagram pour rendre hommage à celui qu’il décrit comme un héros. Pour le moment, l’histoire se termine avec la vidéo de l’exploit de Mamoudou Gassama mais l’auteur aimerait beaucoup aller plus loin. « J’ai très envie de faire une suite. Et si j’ai la chance de le rencontrer un jour, j’aimerais le faire avec lui. Je pense que son histoire commence bien avant son geste, avec la façon dont il est arrivé en France », a t-il précisé.
Sur la troisième planche de Philippe Niamen, on peut voir le héros cerné par une sorte de flamme qui le pousse à agir. « C’est une aura, a développé le dessinateur. J’ai imaginé que ses ancêtres lui ont donné la force de gravir cet immeuble. Si je réalise une histoire de super-héros sur lui, c’est de là qu’il puisera sa force. »
Les amateurs de mangas y verront un trait qui rappelle Dragon Ball Z d’Akira Toriyama, dont Philippe Niamen est fan depuis l’enfance. Le jeune homme, fasciné par les histoires de super-héros, reste très impressionné par l’acte de Mamoudou Gassama.
Originaire de la Côte d’Ivoire, il vit en France depuis 7 ans et peine à imaginer les épreuves que le héros du moment a dû traverser: « Nous venons du même monde, mais je suis venu ici pour faire des études. Et ça n’a rien à voir avec ce qu’il a dû vivre. Ce geste, c’était la conclusion de son parcours. C’était très risqué et ça aurait pu tourner autrement. »